Figure du féminisme en France, défenseuse de la laïcité … Qui est Elisabeth Badinter ?
À 74 ans, Elisabeth Badinter, philosophe et essayiste française demeure l’une des figures du féminisme en France.
Elisabeth Badinter naît le 5 mars 1944. Elle est la fille de Marcel Bleustein-Blanchet, ancien résistant et ancien PDG du groupe Publicis, qu’elle admire et qui, dit-elle, lui donne "les moyens psychologiques de l’ambition".
Elle a vingt-deux ans quand elle épouse Robert Badinter, avocat, futur Garde des Sceaux de François Mitterand et père de l’abolition de la peine de mort. À son propos, elle dira : "Il m’a beaucoup aidée dans la vie. Il m’a beaucoup soutenue. Un homme qui est si heureux quand il arrive quelque chose d’heureux à sa femme, pour moi, c’est un féministe."
Une figure majeure du féminisme français
Sa lecture de l’essai féministe de Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe, est une révélation. Elle évoquera son admiration pour cette philosophe et son itinéraire, même si elle n’est pas toujours en accord avec ses positions.
À 30 ans, un an après avoir décroché l’agrégation de philosophie et jeune mère de famille, elle se réjouit de l’adoption de la loi sur le droit à l’avortement, qu’elle considère comme "l’une des plus importante pour l’histoire des femmes » et « un immense pas vers la fin d’une aliénation."
En 1980, Elle publie L’amour en plus, dans lequel elle affirme que l’amour maternel n’est pas inné. Elle explique alors : "Au XVIIème siècle, on assiste à un certain rejet de l’enfant qui se manifeste par différents signes et je crois que pour parler d’amour, il faut chercher les preuves d’amour. Et quand les preuves ne sont pas là, il faut conclure qu’il n’y a pas tellement d’amour."
En 2013, alors que les manifestations contre le projet de loi dit "mariage pour tous" se multiplient, elle prend position pour et défend une GPA "éthique" strictement encadrée : "J’admets moralement qu’on puisse demander à une femme qui est volontaire pour faire ça de le faire. J’admets évidemment aussi que ça doit être encadré."
Des prises de positions polémiques pour la défense de laïcité
Depuis la fin des années 80, elle dénonce le port du voile, puis de la burqa, dans l’espace public, au nom de la laïcité. Elle considère que "Le port du voile intégral piétine littéralement le principe de liberté, d’égalité et de fraternité." Lors de l’affaire des collégiennes voilées du collège de Creil, en 1989, elle demande, dans une lettre ouverte au ministre de l’éducation, l’exclusion des élèves portant le voile.
Depuis, elle continue d’intervenir lors de polémiques, comme l’affaire de la crèche Baby-Loup, qui débute en 2008, ou quand elle appelle au boycott de marques proposant des vêtements islamiques, en 2016.
En janvier 2016, un an après l’attentat contre Charlie Hebdo, elle s’engage à nouveau pour défendre la laïcité, et déclare qu’il "ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe qui a été pendant pas mal d’années le stop absolu, l’interdiction de parler et presque la suspicion sur la laïcité."
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