Femmes musulmanes : Valls s'agace de l'"image fausse" donnée de la France par le "New York Times"
Le journal a publié une série de témoignages de femmes musulmanes très critiques. Le Premier ministre répond dans une tribune sur le Huffington Post.
Le New York Times a publié un article très critique sur l'attitude de la France vis-à-vis des femmes musulmanes. Article que Manuel Valls n'a pas apprécié du tout. Dans une tribune publiée sur le Huffington Post, lundi 5 septembre, il dénonce l'"image fausse" donnée de la France par le célèbre journal américain.
"J'ai peur de porter une lune jaune"
Cet article (dont une traduction est disponible ici) compile une série d'extraits de témoignages de femmes musulmanes adressés au journal. Elles parlent de "regards", de "propos menaçants", de "langues (qui) se sont déliées" et d'un "régime d'apartheid". "On m’insulte, me crache dessus (littéralement) tous les jours dans le métro, le bus, mon école", affirme Hajer Zennou, 27 ans. Je pense sérieusement partir vivre ailleurs, où le regard des autres ne me fera plus pleurer chaque soir dans mon lit… J’ai peur un jour de porter une lune jaune sur mes habits, comme l’étoile de David pour les juifs il n’y a pas si longtemps."
Pour le Premier ministre, cet article "donne une image insupportable, car fausse, de la France, pays des Lumières et pays des libertés". Il ajoute : "Les témoignages se succèdent, décrivant une France où 'la lune jaune' cousue sur les vêtements des musulmans serait la prochaine étape comme il y eut une étoile jaune pour désigner les juifs sous l'occupation nazie. Une France où les musulmans seraient 'moins bien considérés que des chiens'. Une France avec un régime d'apartheid forçant les musulmans à quitter leur pays pour faire des études, trouver un emploi, faire carrière." Or, selon lui, "par son histoire, sa géographie, ouverte sur le bassin méditerranéen et le continent africain, par son immigration, la France entretient des liens très forts avec l'islam. Elle s'enorgueillit que l'islam soit la deuxième religion du pays".
Des témoignages recueillis lors du "camp d'été décolonial" ?
Mais Manuel Valls s'attaque aussi directement au professionalisme de la journaliste. Il estime que son travail ne constitue en rien "une enquête de terrain", et affirme que "la plupart" de ces témoignages ont été obtenus lors du "camp d'été décolonial". Le 25 août, un séminaire de formation à l'antiracisme réservé aux victimes du "racisme d'Etat" s'ouvrait à Reims provoquant l'ire de nombreux politiques. Ce rendez-vous n'était accessible qu'aux personnes victimes de "racisme structurel", excluant de facto les blancs.
Au début de son article, le New York Times affirme pourtant avoir reçu "plus de 1 000 messages de Belgique, de France et d'ailleurs".
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