INFO FRANCETV INFO. Arrêtés anti-burkini : 21 communes sur 26 n'ont encore procédé à aucune verbalisation
Pour l'instant, c'est seulement à Nice et à Cannes que les 22 PV ont été distribuées. Trois communes n'ont toujours pas communiqué leurs chiffres.
Les vacances touchent à leur fin mais les arrêtés municipaux contre le burkini se multiplient dans les villes côtières. Vingt-six communes balnéaires, principalement dans le sud-est de la France, ont pris un arrêté contre cette tenue de plage couvrant le corps et la tête, mardi 23 août. Selon les informations de francetv info, 21 d'entre elles (dont Cassis, Saintes-Maries-de-la-Mer et La Ciotat où l'arrêté n'est pas encore entré en vigueur) n'ont toutefois pas encore vu de verbalisations concernant le port de ce vêtement sur une plage. Dix-neuf amendes sont concentrées à Nice et à Cannes. Les communes de Cap d'Ail, et de Leucate (Aude) n'ont pas encore communiqué sur d'éventuelles contraventions.
Naviguez sur la carte et cliquez sur les différentes villes pour connaître le nombre de verbalisations effectuées.
C'est à Nice (Alpes-Maritimes) que le plus grand nombre de PV a été dressé. Selon la mairie, contactée par francetv info, 16 femmes ont été verbalisées au titre de l'arrêté "anti-burkini". Dans au moins un cas, il s'agissait d'une femme se baignant habillée avec un voile. Le mot burkini, contraction de "burka" et de "bikini", inventé par une Australienne en 2004 et désignant une tenue spécifiquement conçue pour la baignade, ne figure en effet pas dans l'arrêté pris par la ville le 18 août. Il interdit l'accès aux plages publiques "à toute personne n'ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité et respectant les règles d'hygiène et de sécurité des baignades".
Verbalisée pour simple port du voile à la plage
A Cannes, six PV ont été distribués selon le cabinet du maire à francetv info, "15 personnes ont par ailleurs été approchées par des agents et ont obtempéré", a ajouté la municipalité. Une femme de confession musulmane originaire de Toulouse affirme avoir été contrôlée et verbalisée pour simple port du voile sur une plage de la ville. "Deux ou trois" verbalisations ont également eu lieu en 2016 à Mandelieu-la-Napoule (Alpes-Maritimes), où cet arrêté est adopté tous les étés depuis l'année 2013.
Au total, 13 communes ont pris ce type d'arrêté dans les Alpes-Maritimes. Neuf n'ont procédé à aucune verbalisation. La ville du Cap d'Ail n'avaient pas encore communiqué leur décompte à francetv info mardi en fin de journée. A Beaulieu-sur-Mer, "plusieurs cas de burkini ont été relevés ces deux-trois derniers étés. On a aussi déjà été témoins de prières sur la plage", rapporte le maire. Et Roger Roux (LR) d'ajouter : "C’est une question d’ordre publique et de sécurité publique, la plage est un endroit de paix par excellence, les signes de provocation n’y ont pas leur place."
Je ne veux pas qu’il se passe à Beaulieu-sur-Mer ce qui s’est passé en Corse
A Saint-Laurent-du-Var, "le maire a pris l'arrêté par solidarité avec les maires du département", confie-t-on à la mairie. A part un rappel à la loi, aucune verbalisation n'a été effectuée dans la cité touristique depuis vendredi dernier. A Théoule-sur-mer, les policiers ont demandé à deux reprises à des baigneuses de quitter la plage. Celles-ci ont obtempéré, sans heurt.
"Principe de précaution" à Cavalaire-sur-mer
Dans le Var, cinq communes ont interdit le port du burkini mais aucune n'a dressé de contravention à ce jour. A Cavalaire-sur-mer, la décision a été prise pour "suivre le mouvement des élus du littoral", reconnaît-on au cabinet du maire. "Il s'agit plutôt d'un principe de précaution que de répression", ajoute-t-on, soulignant que pour l'instant, "tout se passe bien, c'est calme". Au Lavandou, l'arrêté a été pris la semaine dernière "en réponse à une altercation sur une plage entre une personne en monokini et une autre, voilée".
A Fréjus, l'adjoint à la sécurité, Patrick Renard, parle "d'un phénomène de mode et de provocation". Il recense deux interventions de la police auprès de "jeunes femmes", qui ont quitté la plage sans difficulté.
Aucune verbalisation à Sisco, foyer de la polémique
Dans les Bouches-du-Rhône, trois communes viennent, elles aussi, de prendre un arrêté anti-Burkini, tout juste transmis en préfecture : Saintes-Marie-de-la-mer, La Ciotat et Cassis. S'il est trop tôt pour procéder à des verbalisations, la municipalité des Saintes-Marie-de-la-mer concède qu'elle n'a "jamais eu de remarques particulières à faire aux baigneurs de la commune". A La Ciotat, la décision a été prise "en réaction à la recrudescence de burkinis sur les plages depuis un ou deux mois".
Ce n'est pas le tissu qui gêne, c'est tout ce qu'il véhicule.
En Corse, aucune femme n'a été verbalisée à Sisco, foyer de la polémique sur cette tenue, après une violente altercation sur une plage. "On attend le procès du 15 [septembre], la tension est retombée", confie-t-on à la mairie. Rien non plus dans la petite ville corse de Ghisonaccia.
Dans le nord du pays, les arrêtés pris dans deux stations balnéaires du Pas-de-Calais, le Touquet et Oye-Plage, n'ont pas non plus donné lieu à des verbalisations. Commentaire de la mairie de cette dernière commune : "Aucune remontée, aucune remarque, aucun burkini."
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