Le Conseil français du culte musulman envisage de s'autodissoudre
Le gouvernement a lancé un Forum de l'islam de France qui doit se réunir dans les prochaines semaines et aboutir à une forme de représentation de l'islam basée sur les acteurs départementaux.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) tiendra-t-il jusqu'à son vingtième anniversaire ? Rien n'est moins sûr. Dans une tribune parue vendredi 7 janvier sur le site du quotidien L'Opinion, son président estime que cette instance créée en 2003 "n'est plus viable", évoque une "autodissolution" et invite à une nouvelle organisation du culte en concertation avec le "Forum pour l'islam de France" initié par le gouvernement.
Dans ce texte, Mohammed Moussaoui reconnaît que "le CFCM dans son format actuel n'est plus viable". En décembre, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait déclaré que cet interlocuteur des pouvoirs publics depuis 2003 était "mort".
Le gouvernement a lancé un Forum de l'islam de France (Forif) qui doit se réunir dans les prochaines semaines et aboutir à une forme de représentation de l'islam basée sur les acteurs départementaux, et non plus à partir de la tutelle des fédérations de mosquées affiliées à des pays (Algérie, Maroc, Turquie) qui composent le CFCM.
L'islam de France est "à un carrefour"
"Il y a possibilité de faire émerger d'une façon coordonnée avec les pouvoirs publics une nouvelle organisation du culte musulman, légitimée par les acteurs du terrain", estime Mohammed Moussaoui. Selon lui, "celle-ci doit être le fruit d'une concertation associant le Forif et les structures départementales du culte musulman mises en place ou en cours de l'être".
"Cette nouvelle organisation pourrait être suivie d'une autodissolution du CFCM dans le respect de ses statuts", ajoute-t-il. Mohammed Moussaoui, dont la présidence s'achève le 19 janvier, invite "toutes les composantes du CFCM à s'inscrire dans cette démarche" et à "acter cette orientation à l'occasion d'une assemblée générale extraordinaire qui pourrait intervenir prochainement".
Pour lui, "tous les cultes de notre pays ont dû s'adapter à un moment de leur histoire". "L'islam de France est à ce carrefour. Tourner la page du format actuel des instances représentatives du culte musulman et inventer de nouvelles formes d'organisation qui soient en concordance avec la société française (...) est une première réponse aux nombreux défis que doit relever l'islam de France".
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