L'attitude du cardinal Barbarin est "un naufrage spirituel sidérant", dénonce l'association La Parole libérée
François Devaux, le président de l'association La Parole libérée, revient sur franceinfo sur l'attitude du cardinal Barbarin lors de son procès, alors que ce dernier est jugé pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels passés d'un prêtre de son diocèse.
L'attitude du cardinal Barbarin lors du procès en appel est "un naufrage spirituel sidérant", déclare vendredi 29 novembre sur franceinfo François Devaux, le président de l'association La Parole libérée. Le cardinal Barbarin est jugé pour ne pas avoir dénoncé les abus sexuels passés d'un prêtre de son diocèse. La décision sera mise en délibéré le 30 janvier 2020. Lors de son procès en appel qui s'achève ce vendredi, le cardinal Barbarin a notamment déclaré : "Je n'arrive pas bien à voir en quoi je suis coupable." Des propos qui ont scandalisé les victimes présentes.
C'est plus que du déni, c'est une malhonnêteté intellectuelle. Son attitude est pour le moins immorale, et pour moi c'est un naufrage spirituel sidérant.
François Devauxà franceinfo
Ce vendredi, l'avocat général n'a requis aucune condamnation envers le cardinal, au motif que l'infraction ne serait pas constituée. Un réquisitoire qui n'étonne pas François Devaux : "Le parquet reprend exactement la même position qu'il avait pris en première instance, explique-t-il. Il tient la position qu'il a toujours tenue, il n'a pas voulu instruire dès le départ. C'est ce qui nous a amenés à faire une citation. On a bien compris qu'on n'avait pas une écoute très attentive de la part du parquet."
Dans son réquisitoire, l'avocat général a souligné que la justice ne devait "pas être dans le symbole". Cette phrase a notamment interpellé François Devaux : "Après tout ce qui a été développé depuis (jeudi), l'idée du symbole est assez déplacé."
Il y a eu décision en première instance, qui confirme la matérialité des faits. Que l'avocat général nous parle ici de symbole je trouve ça pour le moins maladroit.
François Devauxà franceinfo
Le président de l'association de victimes va plus loin, il affirme que "le parquet de Lyon entretient des relations de proximité avec le diocèse de Lyon", que "c'est écrit dans les notes mêmes du cardinal de Lyon". Il rappelle qu'en première instance, le tribunal n'avait pas suivi les réquisitions du parquet et avait condamné le cardinal.
D'après François Devaux, le ministère public, comme le gouvernement, ne seraient pas à la hauteur de la gravité du dysfonctionnement de notre société. "Les chiffres du ministère public le montrent assez bien : 20 000 plaintes sont déposées chaque année, et très peu de condamnations, indique ainsi le président de l'association La Parole libérée. On voit bien qu'il y a aujourd'hui un mouvement très fort pour contraindre les institutions à bouger."
Ce qui est en train de se passer dans ce tribunal-là aura des conséquences qui iront bien au-delà du cas de l'Eglise et du cas Barbarin.
François Devauxà franceinfo
L'association de victimes attend le jugement de la cour d'appel avec impatience, et annonce qu'"il n'est pas exclu, voire probable, qu'il y ait une suite à la décision". "On envisage clairement un pourvoi en cassation parce que c'est une décision qui est capitale."
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