"Même si on a été très durs contre l'Église catholique, notre lutte c'est contre l'abus sexuel", témoigne une victime chilienne
À l'heure d'un sommet inédit au Vatican sur la pédophilie, au Chili, des victimes redoutent que les vraies questions, au sein de l'Eglise, ne soient pas abordées.
Au Chili, 148 enquêtes judiciaires sont ouvertes sur des affaires de violences sexuelles commises dans l'Eglise catholique. Pourtant, les victimes n'attendent pas grand-chose du sommet organisé à partir de jeudi 21 février au Vatican, redoutant que les racines du scandale ne soient pas abordées.
Ce n'est pas le président de la conférence épiscopale du Chili, Santiago Silva, qui représente son pays à la réunion sans précédent voulue par le Vatican, car il est soupçonné par la justice d'avoir couvert les agissements de prêtres pédophiles. Un évêque, Mgr Fernando Ramos, va le remplacer. "Le président souhaitait que l'attention soit focalisée sur l’importance de ce sommet, et non sur d’autres éléments le concernant qui auraient pu détourner l'attention", déclare-t-il.
En juin dernier, les évêques chiliens, convoqués à Rome, avaient proposé leur démission. Aujourd'hui, ils assurent que les choses ont avancé. Mais selon les victimes, l'Église doit absolument faire évoluer les structures de pouvoir à l'intérieur de l'institution. José Andrés Murillo a été agressé sexuellement dans les années 1990 par un célèbre prêtre, qui a été exclu du clergé l'an dernier. "Même si on a été très durs contre l'Église catholique, notre lutte c'est contre l'abus sexuel. Et il y a des mécanismes dans l'Église catholique qui permettent, même facilitent parfois, la commission des abus sexuels", assure-t-il. Mais sur ce point, il estime que presque rien n'a encore été fait au sein de l'Eglise.
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