Rouen : un ancien cadre du FN condamné à cinq ans de prison pour pédophilie

Edouard Le Bourgeois, un ancien cadre du Front national (l'ancien nom du RN) a été condamné, mardi 19 mars, par le tribunal correctionnel de Rouen (Seine-Maritime) à cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur six mineurs. L'homme de 38 ans, membre de la communauté catholique traditionaliste, était incarcéré depuis juin dernier. Il a également été condamné à une interdiction définitive d'exercer une activité auprès de mineurs ainsi qu'à un suivi socio-judiciaire pendant huit ans.

Selon l'information judiciaire ouverte en juin 2018 à la suite d'un signalement effectué par le diocèse de Rouen, les faits d'agression sexuelle supposés se sont déroulés entre 2013 et 2018, à l'encontre d'adolescents âgés de 12 à 14 ans au moment des faits. Le prévenu et ses victimes s'étaient rencontrés au sein de la communauté de l'Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, installée dans l'église Saint-Patrice, à Rouen.

"Il a berné les familles en se jouant de leur foi"

Six jeunes hommes accusent leur ancien professeur particulier de français de "tapotes sur les fesses" de ses élèves ou encore de s'être "frotté aux enfants assis sur ses genoux jusqu'à avoir une érection", selon les termes de Catherine Héron, présidente du tribunal. "Il y a les gestes et la surprise, voire la contrainte. Les faits d'agression sexuelle sont parfaitement caractérisés à l'égard des six victimes, avait déclaré à l'audience Stéphanie Rabat, substitut du procureur de la République. Il a berné les familles en se jouant de leur foi et des valeurs qu'il prétendait partager avec ces gens."

Le prévenu a reconnu les faits pour trois des victimes présumées mais les a niés pour les trois autres. "Je demande pardon aux familles", a-t-il déclaré à l'audience. Edouard Le Bourgeois avait déjà été condamné pour des infractions similaires à dix mois avec sursis par le tribunal de Nanterre en 2010 et à trois ans avec sursis par le tribunal de Pontoise en 2013.

Edouard Le Bourgeois a été candidat FN aux cantonales de 2008 à Versailles, puis directeur national du groupe "Les Jeunes avec Gollnisch", mouvement lancé au sein du Front national au moment de la campagne interne de 2010 en vue d'organiser la succession de Jean-Marie Le Pen. Cette même année, il avait été exclu du parti à la suite de propos acerbes tenus contre David Rachline, proche de Marine Le Pen et maire FN de Fréjus.