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Somme forfaitaire pour les victimes de prêtres pédophiles : "Je suis sidéré par aussi peu d'avancées", déplore le président de "La Parole Libérée"

Selon François Devaux, l'Église ne se rend pas compte de "l'ampleur de la tâche qui l'attend".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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François Devaux, président de l'association "La parole libérée" à  Lyon, le 6 avril 2019. (JOEL PHILIPPON / MAXPPP)

Les évêques, réunis en assemblée plénière à Lourdes, ont voté samedi 9 novembre le principe d'une "somme forfaitaire" (dont on connaîtra le montant en avril) pour les victimes des prêtres pédophiles. Mais "le mot responsabilité n'est pas formulé", remarque François Devaux, invité de franceinfo. Le président de l'association "La Parole Libérée", une des victimes d'attouchements sexuels de la part du père Preynat, est "sidéré par aussi peu d'avancées".

L'annonce des évêques réunis à Lourdes n'a pas satisfait François Devaux. "On confère encore une fois aux évêques la charge de reprendre contact avec les victimes pour allouer cette somme."

L'archevêque de Lyon aujourd'hui c'est Mgr. Barbarin. C'est la démonstration même qu'ils n'ont toujours pas compris la leçon ni l'importance pour eux de se réformer en profondeur, pour enrayer les dysfonctionnements qui ont créé une telle souffrance et une telle violence depuis des décennies.

François Devaux

à franceinfo

Pour le président de l'association "La Parole Libérée", l'Église ne se rend pas compte de "l'ampleur de la tâche qui l'attend". "Thierry Magnin (recteur de l'université catholique de Lyon, NDLR) nous parlait il y a quelques jours encore de 200 victimes quand la commission Sauvé nous parle de 2 800 victimes. Qui va encore accepter que ces gens-là parlent de cette façon face à la gravité de ce qui est mis en évidence ?!"

Pour François Devaux, la tâche qui attend l'Église est bien plus globale que les évêques ne le pensent. "La théologie, le droit canonique, l'exercice du pouvoir au sein du diocèse, la place de la femme au sein de L'Église... L'Église dans le monde entier est concernée par ces faits d'agressions sexuelles sur mineurs dans des proportions majeures et avec des couvertures de faits et de crimes que nul ne peut expliquer.

On ne comprend pas comment on a pu arriver à une telle aliénation de l'institution.

François Devaux

à franceinfo

"Et les évêques nous disent : 'ne vous en occupez pas, nous on a déjà la réponse, on sait comment faire !'"

La seule avancée possible serait un peu plus d'écoute de la part des dirigeants de l'Église française, résume François Devaux. "Je suis sidéré par aussi peu d'avancées. (...) Il va falloir que ces gens acceptent de comprendre qu'ils ont eu tout faux jusqu'à présent. Et qu'ils écoutent un peu ce qu'on leur dit, à commencer par les victimes et les commissions qu'ils nomment eux-mêmes."

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