Fonds Marianne : l'avocate de la famille de Samuel Paty réclame l'ouverture d'enquêtes judiciaire et parlementaire
Deux associations qui ont bénéficié du Fonds Marianne contre le séparatisme, crée après l'assassinat de Samuel Paty, sont soupçonnées d'avoir utilisé cette enveloppe à d'autres fins.
"Si les faits sont avérés, tout cela est un beau gâchis", réagit vendredi 14 avril sur franceinfo Me Virginie Le Roy, avocate de la famille de Samuel Paty, après de nouvelles révélations concernant le Fonds Marianne. Parmi les 17 associations qui ont bénéficié des subventions de ce fonds, lancé par Marlène Schiappa après la mort de l'enseignant, ce sont désormais deux associations, selon franceinfo confirmant une information de Mediapart, qui sont soupçonnées d'avoir utilisé cette enveloppe à d'autres fins, notamment politiques, que la lutte contre le séparatisme.
"Utiliser l'argent destiné à lutter contre ce fléau c'est bafouer la mémoire de Samuel Paty", dénonce Virginie Le Roy. "C'est une insulte à sa mémoire mais aussi à celle des victimes de terrorisme et leurs familles", poursuit l'avocate, selon qui "la famille de Samuel Paty avait déjà été très heurtée par les premières révélations" de l'enquête conjointe de France 2 et de l'hebdomadaire Marianne fin mars. Virginie Le Roy souhaite l'ouverture d'une enquête judiciaire. "Ce sont des faits qui peuvent être qualifiés de détournement de fonds publics", déclare l'avocate, alors que ces soupçons font désormais l’objet d’une enquête de l’Inspection générale de l’administration et d’un signalement au Parquet de Paris.
Des réponses "superficielles" de Sonia Backès et Marlène Schiappa
Elle assure avoir "interrogé" Marlène Schiappa qui avait lancé ce fonds lorsqu'elle était ministre déléguée à la Citoyenneté, ainsi que sa successeure Sonia Backès. "J'ai eu des réponses superficielles pour m'assurer que toute la transparence sera faite, mais il ne faut pas attendre que le scandale sorte pour cela", indique l'avocate. "Ce qu'on attend, nous, du côté de la famille de Samuel Paty, ce ne sont pas des réponses d'usage, pour dire qu'on a répondu, mais des vraies réponses, un acte de transparence, pour savoir ce qu'on a fait de ces fonds", résume Virginie Le Roy. "J'aimerais avoir les critères, savoir quelles sont les associations qui ont candidaté et sur quels critères les associations ont été retenues".
L'avocate appelle également "de tous ses vœux" la tenue d'une enquête parlementaire comme demandé jeudi 13 avril par les députés RN. Me Virginie Le Roy juge la démarche "indispensable" pour "faire la lumière sur des faits très graves". Elle invite d'ailleurs les parlementaires à "dépasser les clivages politiques". "Il n'est plus question de rivalité politique, il est question de rétablir nos institutions dans la dignité qu'on attend d'elles", conclut l'avocate.
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