Reportage "Aller au travail la peur au ventre" : des chefs d'établissements scolaires rassemblés à Paris pour alerter sur les menaces qu'ils subissent

Quelques jours après les menaces de mort contre le proviseur d'un lycée parisien, 160 chefs d'établissements se sont réunis lundi pour témoigner de leur quotidien.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Plus de 150 principaux de collège, proviseurs de lycées et adjoints ont participé au rassemblement devant la Sorbonne à Paris. (NOEMIE BONNIN / RADIOFRANCE)

Ils veulent alerter sur les menaces que certains d'entre eux subissent : des chefs d'établissements scolaires se sont réunis, lundi 4 mars, devant la Sorbonne à Paris pour témoigner de leur quotidien. L'élément déclencheur, c'est l'incident de mercredi 28 février au lycée Ravel : un proviseur menacé de mort après avoir rappelé à des élèves l'obligation de retirer leur voile. Selon ces proviseurs et principaux, les altercations de ce type sont loin d'être exceptionnelles.

Un climat de tension comme celui-ci, cette principale de collège dans l'est parisien n'en avait pas connu pendant sa carrière : "Jamais !" Carole Laurent-Patrice observe avec une certaine inquiétude la récurrence des incidents de ces derniers temps : "Nous nous rendons compte que notre métier devient de plus en plus compliqué, de plus en plus difficile, et parfois nous avons besoin d'un minimum de reconnaissance. Pour nous, c'est anormal de devoir aller au travail la peur au ventre. Ce n'est normal pour aucune profession, et a fortiori par la nôtre."

"C'est la question de la laïcité qui est attaquée"

Ils étaient 160 principaux de collèges, proviseurs de lycées et adjoints à participer à ce rassemblement de soutien. C'est près de la moitié des personnels de direction parisiens. Il faut être solidaires, confirme Nicolas Bray, représentant du syndicat SNPDEN à Paris : "Il y a régulièrement des collègues qui sont menacés dans le cadre de leur fonction et on apporte notre soutien à tous par ce mouvement-là. C'est la question de la laïcité qui est attaquée. Il y a des atteintes plus récentes que l'on peut constater."

"Ce n'est pas une question de plus ou moins de règles, insiste le représentant. C'est une question de travailler collectivement à ce que les règles soient acceptées." L'an dernier, les signalements d'incidents graves dans les établissements scolaires, principalement des violences verbales et physiques, ont légèrement augmenté par rapport à l'année précédente.

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