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Laïcité à l'école : une campagne de communication du gouvernement accusée de "dévoyer" le principe

Alors que les syndicats et les politiques dénoncent un "dévoiement raciste" de la laïcité, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, défend fermement un "campagne faite pour unir".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, le 27 août 2021 lors d'une conférence de presse à Paris. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Une campagne nationale du ministère de l'Education nationale pour promouvoir la laïcité à l'école fait débat sur les réseaux sociaux depuis son lancement, jeudi 26 août. Les syndicats et les politiques dénoncent notamment un "dévoiement raciste" de la laïcité. Cette campagne, amorcée sur internet et les réseaux sociaux, doit être diffusée dans les établissements scolaires et par affichage. Elle a été présentée jeudi par le ministre Jean-Michel Blanquer lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée.

Sur une des huit affiches, qui représente un petit garçon blanc aux côtés d'une petite fille noire, tous deux dans l'eau accrochés à un rebord de piscine, on peut lire : "permettre à Sacha et Neissa d'être dans le même bain. C'est ça la laïcité".

"Scandaleuse campagne"

"En mélangeant religion, couleur de peau, origine géographique supposées (...), la campagne d'affichage est sur une pente dangereuse, celle d'un dévoiement raciste et xénophobe de la laïcité, appuyé sur un imaginaire colonial", a dénoncé le syndicat Sud Education (minoritaire) dans un communiqué, en demandant de renoncer au déploiement de cette campagne. La CGT-Educ'action (minoritaire) a critiqué sur Twitter une "scandaleuse campagne", mêlant "poncifs et instrumentalisation d'un concept apparemment mal digéré".

"Cette campagne fait le choix d'inscrire le récit de la laïcité dans le quotidien des élèves en s'appuyant sur ses effets concrets, incontestables et partagés, tels qu'ils les vivent tous les jours à l'école, au collège et au lycée", a réagi le ministère dans un communiqué. Un peu plus tôt sur RTL, Jean-Michel Blanquer avait lancé : "N'allons pas chercher de nouvelle polémique, cette campagne est faite pour unir et pour rappeler que la laïcité est au cœur du pacte social français et que nous devons tous la respecter".

"Elle va perturber le travail des enseignants"

Sur Twitter, pour le groupe histoire-géo du Snes-FSU (principal syndicat du secondaire), "cette série d'affiches (...) va une fois de plus perturber le travail des enseignants et enseignantes qui s'efforcent de faire comprendre et appliquer ce principe de la République dans sa définition la plus précise".

Du côté des politiques, le conseiller régional d'Ile-de-France (PS), Jérôme Guedj, a regretté sur Twitter "une campagne (...) hallucinante", qui réussit "la prouesse de présenter la laïcité sans parler religions, séparation des Eglises et de l'Etat, protection juridique pour les croyants et les non-croyants". Florian Philippot, chef de file du mouvement Les Patriotes, a lui estimé sur le même réseau que les affiches n'avaient "strictement aucun rapport avec la laïcité. Et si Blanquer le pense, c'est grave. Juste du communautarisme d'Etat. Ni plus ni moins".

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