Reportage Interdiction des plastiques dans les cantines : comment la ville de Montrouge s'en est débarrassée avant l'heure

Alors que la loi interdit depuis le 1er janvier 2025 l'usage de barquettes en plastique dans la restauration collective, à Montrouge, la municipalité a sauté le pas depuis plusieurs années. Un changement qui a nécessité plusieurs adaptations.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Depuis le 1er janvier 2025, l'utilisation de contenants alimentaires de cuisson, de réchauffe ou de service en matière plastique est interdite en restauration collective. (Image d'illustration) (JEAN-FRANCOIS FORT / HANS LUCAS via AFP)

C'est l'un des changements du 1er janvier. Désormais, les contenants plastiques qui servent à la cuisson, au réchauffage et au service dans les cantines sont officiellement interdits depuis le 1er janvier 2025 dans les crèches, les écoles ou encore les universités. Il s'agit là de l'une des mesures de la loi Egalim, censée répondre à des enjeux environnementaux et de santé publique. Certaines mairies ont déjà franchi le pas depuis plusieurs années. C'est le cas notamment à Montrouge, en région parisienne, où l'on en a définitivement fini avec le plastique dans les cantines.

Des contenants en inox

Environ 150 repas sont servis chaque jour dans cette école maternelle de Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, sous la responsabilité d'Eric Djioua, second de cuisine. "Un sauté de bœuf par exemple, il va arriver dans des contenants en inox avec couvercle pour environ vingt convives", explique-t-il au moment de réceptionner la marchandise sur des chariots.

Il n'y a plus aucun plastique dans cette cantine, comme dans les autres écoles de la commune, une petite révolution qui remonte à 2018. À l’époque, des parents d'élèves alertent la municipalité sur les risques liés aux perturbateurs endocriniens lorsque l'on réchauffe des contenants plastiques. Le cuisinier se souvient des amas de déchets que l'ancienne organisation entraînait. "Parfois on se retrouvait avec trois à quatre sacs pleins de contenants plastiques, ça fait vite du gros volume, ça fait beaucoup de déchets et puis ce n'est pas bon pour la planète", rappelle le cuisinier.

Formation et investissement

La transition s'est faite progressivement sur trois années et a nécessité toute une réorganisation en cuisine, comme chez le prestataire, qui fournit les repas. D'abord, il a fallu laver ces nouveaux contenants, qu'on appelle des bacs "gastronormes". Ne plus les jeter, c'est bien sûr du travail en plus. Il a aussi fallu acheter du nouveau matériel, explique Marie Colavita, maire adjointe à l'éducation de Montrouge.

"On a du changer l'ensemble des fours car nos fours n'étaient pas adaptés pour recevoir des bacs gastronormes, ils étaient adaptés pour recevoir des barquettes en plastique."

Marie Colavita

à franceinfo

Le changement est également passé par toute une partie formation des agents. "Il y a aussi eu tout un travail fait avec un ergonome parce qu'un bac gastronorme c'est un peu lourd, il faut le lever, il faut se baisser et il faut le laver, donc on a eu tout un moment de formation et de suivi des équipes pour qu'elles soient préparées à ces manipulations", complète l'adjointe au maire.

Au total, environ 250 000 euros ont été déboursés par la commune pour supprimer le plastique des cantines.

À Montrouge, une cantine scolaire sans plastiques : reportage de Noémie Bonnin

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