RioTinto : reprise des usines françaises par le groupe allemand Trimet
Après quatre mois de négociation, les sites industriels Rio Tinto
de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin sont finalement repris par
le groupe allemand de l'aluminium Trimet. Soulagement dans la vallée savoyarde de Saint-Jean-de-Maurienne, dont l'usine RioTinto emploie 470 personnes. En tout, cet accord permet la sauvegarde de 510 emplois.
Importance des usines en région
Le groupe minier RioTinto, centenaire
et présent dans de nombreux pays, voit en l'amuminium sa première activité en
volume. A Saint-Jean-de-Maurienne tout comme à Castelsarrasin, petites
communes de 8.7000 et 12.000 habitants environ, les usines représentent
l'une des principales sources d'emploi. L'usine savoyarde constitue aussi le
plus gros contribuable de Saint-Jean-de-Maurienne, avec 1,7 millions d'euros versé à la communauté
de commune chaque année. Fortement soutenues par le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg depuis le début des négociations, le PDG de Rio Tinto avait renforcé les pourparlers en fin de semaine en se déplaçant à Paris.
Prudence des syndicats
Très majoritaire parmi le personnel, la CGT alerte les élus locaux
quant à l'avenir des deux usines depuis 2005. Yannick Bacaria, délégué
syndical CGT, se réjouit d'apprendre que les salariés puissent "respirer un peu"
mais reste prudent. Il dit "vouloir voir le projet de Trimet et les
investissements qui vont avec avant de déboucher le champagne ". Estimant
que RioTinto n'a pas respecté les salariés, il attend de voir comment agit l'allemand
Trimet, particulièrement au niveau social.
Collaborations pour l'amélioration sur la durée
Trimet devient l'actionnaire majoritaire de RioTinto en France, mais n'est pas l'unique acteur du sauvetage. EDF entre également
au capital de la nouvelle société, à hauteur de 35%. Une participation qui permettra au site d'obtenir
des tarifs préférentiels, alors que la facture d'électricité était l'un des
frais qui poussait les deux usines vers la fermeture. En effet, l'électricité représente
en fait 30% du coût de production de l'aluminium. La banque publique de l'investissement, mise en place par le
gouvernement en début d'année, apportera aussi des fonds, sans entrer au
capital. Un partenariat privé-public européen permettra peut-être une reprise valable dans le temps.
Le premier ministre Jean-Marc Ayrault, tout comme Arnaud
Montebourg, ont assisté à la signature cet après midi à Saint-Jean-de-Maurienne. Suite à cette signature, les ministères du Redressement productif et celui des affaires européennes ont rapidement annoncé que l'allemand Trimet et EDF investiraient plus de 200 millions d'investissement sur les six ans à venir, pour sauver les deux usines.
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