"On doit sceller la fin de cette crise" agricole, assure Emmanuel Macron après sa visite chahutée au Salon de l'agriculture

Le chef de l'Etat, qui s'est confié au "Figaro", a salué le dialogue qu'il a eu avec des délégués syndicaux dans les travées du Parc des expositions.
Article rédigé par franceinfo
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Le président de la République Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture, à Paris, le 24 février 2024. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / AFP)

"À la fin, c’est toujours mieux quand les gens se causent." Accueilli par des heurts et des huées au Salon de l'agriculture, samedi 24 février, Emmanuel Macron a finalement pu dialoguer, durant ses 13 heures de visite, avec des délégués syndicaux du monde agricole. Même si c'était "le bordel", selon son expression, il a salué dans un entretien au Figaro, "le rôle que les principaux syndicats ont joué pour apaiser les choses". "Ils m’ont garanti que les choses se passeraient calmement pour les membres du gouvernement qui viendront dans les prochains jours", a-t-il ajouté. Plongé en pleine crise, le gouvernement a déjà fait des concessions, et attend "quelques demandes concrètes pour permettre d'[en] sortir". "Elles doivent tenir en quatre, cinq points, pas 150", a prévenu le chef de l'Etat. Il a donné rendez-vous dans trois semaines aux représentants du secteur à l'Elysée.

"On doit sceller la fin de cette crise, mais je dirai aussi quel est le plan pour la nation et ce que nous allons défendre au niveau européen."

Emmanuel Macron, président de la République

au Figaro

Le chef de l'Etat espère sceller "un nouveau pacte avec les agriculteurs" et a précisé que "la France ne met pas assez d'argent pour soutenir nos paysans". Il a toutefois regretté la position de la Coordination rurale et de ses "décideurs locaux" qui "sont engagés de manière très officielle au Rassemblement national." "Je ne suis dupe de rien. Le Salon a toujours brassé politiquement, ce n’est pas nouveau. Mais quand vous avez des centaines de gens avec des drapeaux réclamant le Frexit, ce ne sont pas des mouvements agricoles, c’est factuel", a-t-il assuré.

"C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses"

A l'approche des élections européennes, Emmanuel Macron veut répondre à la crise sur le terrain politique, en luttant pour les revenus des agriculteurs et contre "une suradministration qui a développé beaucoup trop de contrôles". Il reconnaît la montée des extrêmes "dans tous les milieux" et met en avant la bipolarisation aussi de ces élections du mois de juin avec d'un côté "une offre politique pour réformer l’Europe, la rendre plus souveraine, plus unie aux côtés de l’Ukraine, et défendre notre PAC. Et de l’autre côté, il y a des gens qui, avant, assumaient d’être pour le Frexit et qui maintenant veulent juste sortir de la zone euro"

S'il ne confirme pas officiellement la nomination en tête de la liste de la présidente du groupe centriste Renew au Parlement européen, Valérie Hayer, il a confirmé qu'il prendra part à ce "combat existentiel". "Je l’ai toujours porté et je ne lâcherai rien là-dessus", a-t-il prévenu. "C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses, martèle-t-il, je ferai tout ce qui est utile."

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