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Ce que l'on sait de la collision mortelle entre un poids lourd et un minibus dans l'Allier

Douze Portugais ont trouvé la mort dans l'accident. Il s'est produit peu avant minuit sur la commune de Montbeugny près de Moulins, sur la route nationale 79, dénoncée comme "accidentogène".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une collision entre un minibus et un poids lourd a fait douze morts dans l'Allier, dans la nuit du 24 au 25 mars 2016. (MAXPPP)

Douze Portugais, dont une fillette de 7 ans, sont décédés dans un terrible accident de la route survenu dans l'Allier, dans la nuit du jeudi 24 à vendredi 25 mars. Parti de Suisse pour rejoindre le Portugal, leur minibus a percuté un poids lourd sur une route très dangereuse. Les Portugais rentraient chez eux pour fêter le week-end de Pâques. L'accident a également fait quatre blessés.

Que s'est-il passé ?

Selon la préfecture, le véhicule "a dévié de sa route pour une raison encore indéterminée, et percuté en choc frontal un poids lourd venant en sens inverse".   L'accident s'est produit peu avant minuit sur la commune de Montbeugny, près de Moulins, sur la route nationale 79 (ou route Centre-Europe Atlantique, RCEA), qui traverse la France d'est en ouest.

Cette route est connue pour sa dangerosité. "Elle est assez monotone, la vitesse est limitée à 90 km/h. Il y a ceux qui s'impatientent et ceux qui s'endorment, relève une source judiciaire. Et il n'y a que quatre zones de dépassement dans le secteur. Ça fait plus de quarante ans qu'on parle de la mettre en deux fois deux voies."

C'est "la route la plus meurtrière de France. Quand on fait le cumul, c'est 15 morts en une année, on ne sait pas ce qu'il faut" pour améliorer la sécurité, lance un conseiller municipal, citant le surnom de "route de la mort" que lui donnent les habitants de la région. Résultat : de nombreux chocs, des poids lourds et des voitures qui se frôlent, et parfois des carambolages, dont témoignent, sur les bords de la route, des silhouettes de cadavres positionnées par la Sécurité routière pour sensibiliser les automobilistes. Un groupe d'usagers réunis sur Facebook, baptisé "RCEA : quatre voies pour arrêter le massacre" et réunissant plus de 2 000 personnes, estime que cet axe "est un cimetière à deux voies en Saône-et-Loire et dans l'Allier".  

La RN79 restait coupée vendredi matin, pour un durée indéterminée. Des déviations ont été mises en place.

Qui sont les victimes ?

"Les douze passagers du minibus, a priori tous de nationalité portugaise"  sont décédés. Une fillette de 7 ans figure parmi les victimes, selon une source judiciaire. Tous rentraient chez eux fêter Pâques. De nombreux Portugais, explique L'Obs, ont quitté le Portugal pour travailler en Suisse, sous l'effet de la crise. Le minibus est le moyen le plus pratique et le moins cher pour retourner dans leur pays, pour des vacances ou pour un week-end.

Le conducteur du minibus, lui, a survécu, blessé comme les deux conducteurs italiens du poids lourd, mais leurs jours ne sont pas en danger, précise la préfecture. Une quatrième personne est blessée : il s'agit du propriétaire du véhicule transportant les douze victimes. Il  roulait dans un autre véhicule, selon une source judiciaire. Les détails de son implication dans l'accident ne sont pas encore précisés.

Une chapelle ardente a été dressée dans la salle des fêtes de Montbeugny. Pour les proches des victimes, un numéro vert (+0033 0811 00 06 03) a été mis en place.

Une collision entre un minibus et un poids lourd a fait douze morts dans l'Allier, le 25 mars 2016. (MAXPPP)

Où en est l'enquête ?

Tous seront entendus par les enquêteurs dès que possible. Il s'agira notamment de vérifier que le véhicule, présenté dans un premier temps comme un minibus, était bien aux normes. Car ce véhicule de type Mercedes Sprinter ressemble davantage à un utilitaire léger qu'à un véhicule de transport de passagers. Sa porte coulissante est vitrée, mais le reste de la carrosserie est tôlé, selon les photos de l'épave. "C'est certainement un véhicule aménagé", souligne une source judiciaire.

"Le véhicule avait des sièges à l'arrière, et les passagers n'étaient pas assis par terre, mais l'enquête devra déterminer notamment si le véhicule était autorisé à transporter douze personnes", indique la gendarmerie.

Le conducteur du minibus n'avait pas bu, d'après un test d'alcoolémie. Le parquet de Moulins a ouvert une enquête sur les circonstances de l'accident, confiée à la gendarmerie. Pourquoi le minibus a-t-il dévié de sa trajectoire ? Le chauffeur s'est-il endormi ? La vitesse est-elle en cause ? Autant de questions auxquelles l'enquête devra répondre.

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