Contrat unique pour les auto-écoles : "Penser que cela fera baisser les prix, j'ai du mal à le croire", dit le président de l'Unic
Sur franceinfo, Philippe Colombani, le président de l'Union nationale des indépendants de la conduite a appelé à responsabiliser le consommateur sur le choix des auto-écoles. Il faut de la transparence, mais il faut aussi expliquer au consommateur que c'est bien de lire un contrat avant de le signer", a-t-il déclaré.
"Penser que mécaniquement cela fera baisser les prix, le ministre a le droit d'y croire mais personnellement j'ai du mal", a réagi sur franceinfo Philippe Colombani, le président de l'Unic (Union nationale des indépendants de la conduite), alors que Bruno Le Maire, le ministre des Finances, a signé mercredi un décret permettant l'application d'un nouveau contrat type pour le permis de conduire. Ce contrat, qui sera mis en place dès le 1er juin prochain dans toutes les auto-écoles, devrait accélérer l'obtention du permis de conduire et réduire son coût.
"L'État, devrait se poser des questions sur la manière dont il gère cette profession"
"On a l'impression que l'auto-école est un monde d'escrocs, de dangereux personnages. La vérité, c'est que l'auto-école est aussi mise en difficulté par l'État, qui devrait battre sa coulpe et se poser des questions sur la manière dont il gère cette profession réglementée", accuse Philippe Colombani.
"Quand vous ne fournissez pas assez de places d'examen aux auto-écoles, et qu'en même temps vous leur mettez la pression sur le taux de réussite, qu'est-ce qui se passe ? Mécaniquement, si pour avoir des places, il faut un taux de réussite, et bien on met des leçons aux jeunes, on leur met des heures. Et pas tous, mais certains en abusent. C'est l'organisation-même du système qui provoque cela. Parler de taux de réussite est contre-productif pour le consommateur", affirme le président de l'Unic.
"Il faut aussi expliquer au consommateur que c'est bien de lire un contrat avant de le signer"
Quant aux critiques sur les frais d'accompagnement à l'examen trop élevés, il avance : "S'il y avait suffisamment de places, les frais de présentation n'auraient jamais augmenté. C'est une manière de se défendre quand on a un jeune en face qui dit qu'il veut tenter sa chance, comme si on jouait au loto quand on va passer son permis de conduire", regrette-t-il.
Il évoque enfin la nécessité de "responsabiliser le consommateur. "Quand je vais dans un hôtel trois étoiles, je n'ai pas les mêmes prestations que dans un Formule 1. Dans les auto-écoles, c'est à peu près pareil. Alors oui, il faut des critères pour savoir quelle est la bonne, quelle est la mauvaise. Oui, il faut de la transparence, mais il faut aussi expliquer au consommateur que c'est bien de lire un contrat avant de le signer", conclut Philippe Colombani.
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