Reportage Changement d'heure : "Les usagers de la route les plus vulnérables sont moins visibles", prévient la sécurité routière

Avec la nuit qui tombe plus tôt, les accidents sont plus nombreux.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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À l'heure d'hiver, les cyclistes sont plus vulnérables à la nuit tombée s'ils ne sont pas assez équipés. (THIERRY LINDAUER / MAXPPP)

Avec le passage à l’heure d’hiver, dans la nuit de samedi 26 à dimanche 27 octobre, la Sécurité routière alerte : au moment du changement d’heure, les accidents de la route bondissent de 34% entre 17h et 19h. Les piétons sont particulièrement touchés mais aussi les cyclistes. Ils sont beaucoup plus vigilants depuis la mort d’un homme à vélo renversé par une voiture à Paris, le 15 octobre dernier.

Mélanie s'agrippe au guidon de son vélo, les doigts constamment au niveau des freins. Elle est devenue très vigilante cette année et pour le changement d'heure, elle a décidé d'investir dans un casque. C'était dans sa liste de choses à faire : "J'ai un peu repoussé, mais là, vu qu'il va faire sombre assez vite à Paris et vu l'événement qui s'est passé récemment avec le cycliste qui a été tué...", explique la cycliste. Mélanie montre ses lumières installées à l'avant et à l'arrière de son vélo et anticipe déjà la fin de journée de lundi "parce que les sorties de bureau, ce sera vers 18h, parce qu'il va faire nuit forcément, et tout le monde sera fatigué en fin de journée, les cyclistes comme les véhicules."

"Quand il fait nuit, je le sens moins [de faire du vélo] que quand il fait jour."

Claire, cycliste

à franceinfo

Claire a, quant à elle, trouvé une solution plutôt radicale : "Je considère que le vélo, c'est suffisamment dangereux pour le prendre quand je le sens, et ne pas le prendre quand je ne le sens pas, sans aucune autre raison."  Pour elle, c'en est donc fini du vélo en soirée. Même si Claire tempère : "Dans Paris, la question se pose quand même moins que dans les campagnes, j'imagine."

"Voir et être vu"

Au ministère de l'Intérieur, Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la sécurité routière. confirme : "Dans l'absolu, ce n'est pas faux, puisqu'il y a plus d'accidents mortels hors agglomération. En revanche, il y a plus d'accidents en ville, mais souvent ils sont moins graves. C'est pour ça qu'on renouvelle des messages de prévention pour vraiment insister sur l'intérêt de se rendre visible et de bien penser qu'il faut à la fois voir et être vu."

La Sécurité routière lance d'ailleurs une campagne vidéo sur internet, tests de visibilité à l'appui. "L'objectif de ce test, c'est vraiment d'appréhender si un automobiliste, à partir du moment où il voit la personne, a vraiment le temps de s'arrêter, parce qu'à 80 km/h, il lui faut 60 mètres pour s'arrêter, explique Florence Guillaume. Et dans un premier cas, le cycliste est visible à 35 mètres en tenue sombre et, dans le second cas, à 63 mètres avec le gilet rétroréfléchissant."

Dans cette période de changement d'heure, les automobilistes sont également invités à réduire leur vitesse et les piétons à rester attentifs. Ils représentent 15% des morts sur les routes, contre 8% chez les cyclistes. 

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