Sécurité routière : "Très peu" de Français "ont pris des dispositions particulières" pour le réveillon du Nouvel An, selon la Prévention routière
Selon l’association, un tiers des Français pensent qu'il suffit d'attendre un peu si on a bu avant de reprendre le volant.
"Très peu" de Français "ont pris des dispositions particulières" pour le réveillon, assure ce jeudi sur franceinfo Anne Lavaud, déléguée générale de l’association Prévention routière qui publie son baromètre annuel pour la soirée du 31 décembre. Parmi les chiffres publiés par l'association, un tiers des Français pensent qu'il suffit d'attendre un peu si on a bu avant de reprendre le volant ou un tiers seulement ont prévu des dispositions particulières pour ce réveillon.
franceinfo : Quelle donnée vous marque le plus dans ce baromètre ?
Anne Lavaud : La bonne nouvelle, c'est qu'il y a 80 % des Français qui comptent faire la fête, en tout cas fêter cette fin d'année et passer dans l'année 2022 en faisant la fête donc ça c'est une bonne nouvelle. Ce qu'ils nous disent, c'est qu'ils consommeront un peu moins d'alcool, sachant que ceux qui ont décidé de faire la fête avec des amis sont à peu près à cinq verres dans la soirée. Néanmoins, il y en a quand même un grand nombre qui va reprendre le volant ce soir-là. Parmi ceux-là, il y en a très peu qui ont pris des dispositions particulières or on le sait très bien, le 31, ce n'est pas une soirée surprise. On peut l'anticiper et surtout, on peut anticiper son retour.
Quelles sont les dispositions particulières à prendre ?
C'est notre fameux capitaine de soirée. Sauf que le capitaine de soirée, il ne faut pas oublier de le désigner en début de soirée et pas à quatre heures du matin, juste au moment de reprendre le volant. Il y a deux autres solutions qui, pour nous, sont de bonnes solutions. C'est bien évidemment de dormir sur place. Alors quand on dit dormir, ce n'est pas dormir deux petites heures en boule dans un fauteuil, c'est de faire une vraie nuit. Et puis, il y a la solution qui consiste à utiliser ces petits éthylotests que l'on trouve maintenant dans tous les rayons des grandes surfaces, à côté des rayons alcools ou chez les cavistes et qui permettent de mesurer précisément en trois secondes le degré d'alcool et savoir si on peut reprendre le volant en toute sécurité. Pour nous, c'est très bien que ces éthylotests soient maintenant disponibles très facilement. Ils sont abordables. Ça coûte un euro et surtout, il faut les utiliser.
Il existe aussi des applications pour téléphone portable, des sortes de tests qui permettent, selon ce qu'on a bu, de savoir s'il est raisonnable ou non de prendre le volant. Faites-vous confiance à ces outils ?
Ces applications fonctionnent sur le déclaratif, c'est à dire que vous allez rentrer votre âge, votre consommation d'alcool. Et c'est là où le bât blesse parce que quand on demande aux Français d'estimer leur consommation d'alcool, c'est très compliqué. On parle de deux verres, de deux doses "bar", mais ce sont effectivement les doses qui sont servies dans les restaurants ou dans les cafés. Mais si vous venez chez moi et que je vous sers un whisky d'une dose "bar", vous allez me trouver un peu pingre. Et donc les verres qui sont servis à la maison sont beaucoup plus généreux que ces fameuses doses bars. La réalité, c'est qu'on croit avoir bu deux verres et que vous en avez eu trois, quatre, voire cinq.
Autre élément mis en avant par le baromètre, ce sont les mauvaises solutions auxquelles croit encore environ un tiers des Français.
Ces fausses bonnes idées circulent partout et depuis des générations. Il y en a un tiers qui envisagent ces fausses bonnes idées, qui consistent à conduire les fenêtres ouvertes ou boire une cuillère d'huile avant de partir. Mais ce qui est le plus dramatique, c'est que l'on a presque la moitié des jeunes qui nous propose ces fausses bonnes idées pour régler la question de la conduite et de l'alcool. Il faut les battre en brèche.
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