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Vidéo Chauffeur de fourrière : "T'en as ils sont fous, t'en as ils sont bourrés, t'en as ils fument des joints"

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Pièces à conviction. Chauffeur de fourrière : "T'en as ils sont fous, t'en as ils sont bourrés, t'en as ils fument des joints"
Pièces à conviction.Chauffeur de fourrière : "T'en as ils sont fous, t'en as ils sont bourrés, t'en as ils fument des joints" Pièces à conviction. Chauffeur de fourrière : "T'en as ils sont fous, t'en as ils sont bourrés, t'en as ils fument des joints" (PIECES A CONVICTION / FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
France Télévisions

Les conducteurs de véhicules de la fourrière ne respectent parfois pas le code de la route. Mais comment sont-ils recrutés ? Et comment sont-ils formés ? Un journaliste de "Pièces à conviction" a réussi à intégrer une entreprise de fourrière, et commence sa "formation"… Extrait en caméra cachée.

Véritable service public autrefois géré par les municipalités ou les préfectures, la mise en fourrière est devenue un marché aux juteux contrats, aujourd’hui délégué à des entreprises privées dans la plupart des grandes villes. On compte environ un millier de véhicules de la fourrière à travers la France. Censés faire exécuter la loi, tous ne respectent pourtant pas le code la route… Comment les chauffeurs sont-ils formés ? Sur quels critères sont-ils embauchés ?

Un journaliste de "Pièces à conviction" a réussi à se faire recruter par une entreprise privée de fourrière. On lui a promis une embauche après une période d’essai, mais auparavant, il doit suivre une "formation" de quinze jours, non rémunérée. Le formateur n’est pas un moniteur, mais un simple chauffeur qui travaille lui-même dans cette fourrière. En caméra cachée, "Pièces à conviction" a filmé la première matinée de cette soi-disant "formation".

Les étranges agissements de certains chauffeurs

D’entrée, le ton est donné, le "formateur" prévient : deux chauffeurs "se sont fait virer" dernièrement. Pour quelles raisons ? "Ils ont piqué des thunes"… "Des fois, quand tu charges un véhicule et que le gars arrive, tu lui rends sur place le véhicule, et tu le fais payer, c’est 117,50 (euros). Des gens ont payé en espèces, et les gars ont gardé les thunes, et ils ont rien dit"

De retour à la fourrière, le chauffeur dresse un portrait peu flatteur des futurs collègues : "T’en as ils sont fous, t’en as ils sont bourrés, t’en as ils fument des joints… Il y a même eu des morts chez nous ! Il y a un gars qui s’est tué. A Paris, il est tombé sur une voie ferrée désaffectée. Il devait être bourré, il y a eu une enquête…" En effet, ce fait divers a fait la une des pages locales du Parisien. Après avoir perdu le contrôle de son véhicule, le conducteur a fait une chute de 6 mètres et s’est écrasé sur une voie ferrée.

Comment expliquer les agissements de certains chauffeurs, qui prennent des risques au détriment de leur propre sécurité et de celle d’autrui ?

Extrait de "Fourrières : un business hors contrôle", un reportage de "Pièces à conviction" diffusé le 25 avril sur France 3.

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