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Vidéo La saucisse de Morteau, une spécialité régionale entourée de "made in China"

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OEIL DU 20H
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Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions

Ce soir, "L'œil du 20 heures" vous parle saucisse de tradition et mondialisation. La Morteau, et son label IGP garantie de terroir, cache un secret : la peau qui l’entoure a fait le tour du monde avant de finir dans votre assiette.

La saucisse de Morteau, c’est en Franche Comté qu’elle voit le jour. Sa production est réglementée par un cahier des charges fixé par les autorités. La saucisse doit être produite dans la région et tous ses ingrédients doivent être tracés. Depuis près de 50 ans, l'entreprise le Tuyé du Papy Gaby s’est fait une réputation avec ses saucisses fumées. “Les porcs sont de la région Franche Comté”, assure son patron Pascal Nicolet. Mais pour "l'origine des boyaux", cette peau qui entoure la saucisse et craque sous la dent, "je ne peux pas vous dire".

Le cahier des charges prévoit que le boyau soit naturel et tracé, bref qu’on sache d’où il vient. Mais son origine, c’est le secret le mieux gardé de Franche Comté. Chez certains charcutiers de Morteau, c’est l’omerta. Prévenus de notre visite, ils refusent toute interview mais nous avoue que le boyau est un sujet tabou : "Ce sujet dérange c’est clair. Ca fait des années qu’il dérange ce sujet.  Moi mes boyaux ne viennent pas de Chine", avoue un charcutier, producteur de saucisse. 

Certains boyaux viennent de Chine

Voilà donc le secret ! Certains boyaux viennent de Chine… à des milliers de kilomètres de Morteau. C’est que ce nous confirme un des principaux fournisseurs qui a souhaité rester anonyme : "S’il y a un métier qui est mondialisé, c’est le boyau. Il n’y a plus rien en France." Pour la saucisse de Morteau, le boyaudier nous confesse : "Je ne peux pas vous dire exactement d'où ils viennent. Même nous, on ne le sait pas parce que des fois c’est mélangé à l’intérieur des emballages".

Rien d’illégal à ces importations. Mais pourquoi une saucisse de tradition en est-elle venue à s’entourer de boyaux chinois ? Nicolas L’Hotelier, est l’un des derniers boyaudiers à faire du "made in France". Il a vu sa filière disparaître en 10 ans : “Pour des raisons à la fois d’utilisation d’eau, de main d’oeuvre, de technique et de coût, cette activité a été transférée ailleurs pour plus de volumes et plus de productivité". Rien n’oblige les charcutiers à vous donner l’origine des peaux de leurs saucisses mais toutes sont concernées de la Strasbourg à la Montbéliard. Mais bon, en choucroute, elles restent délicieuses. 

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