A-t-on vraiment le droit de vendre du muguet dans la rue le 1er mai ?
Le 1er mai, jour de la fête du travail, la tradition veut que l'on offre du muguet à ses proches en signe de "porte-bonheur". Tous les ans, les stands de vente tenus par des particuliers se multiplient dans les rues françaises. Une pratique pourtant très encadrée. Franceinfo vous rappelle les principales règles.
En petite quantité et sans emballage
En France, toute vente de rue est en principe soumise à autorisation. C'est le cas des "ventes au déballage" qui permettent aux particuliers de vendre des biens lors de vide-greniers, de brocantes ou de braderie. La vente à la sauvette, sans permission de voirie délivrée par les autorités locales, peut être punie de six mois d'emprisonnement et de plus de 3 000 euros d'amende. Seule la vente de muguet fait office d'exception et uniquement le 1er mai de chaque année. Un particulier ou une association peut alors installer son stand, à condition de respecter quelques règles.
Avant de s'installer, le vendeur doit prendre connaissance de la réglementation auprès de sa mairie. La vente de muguet le 1er mai est, en général, encadrée par des arrêtés municipaux. Il y est généralement précisé que seule la vente de muguet sauvage cueilli dans les bois est autorisée. Attention, toutefois, le ramassage dans les bois est réglementé, la flore appartenant au propriétaire de la parcelle. Il est obligatoire de le vendre en petite quantité, en brins et sans ajouter d'autres fleurs au bouquet. Il est aussi généralement précisé que le brin de muguet doit être vendu sans emballage.
À distance des fleuristes
L'emplacement du stand de vente est aussi très encadré. Il est interdit de s'installer à proximité d'un fleuriste et d'utiliser des tables, tréteaux ou des chaises qui pourraient matérialiser le point de vente. L'installation du stand ne doit pas constituer un danger ou une gêne pour les piétons et les véhicules.
En cas de non-respect de la réglementation, le vendeur s'expose à une amende de 300 euros : un montant forfaitaire qui peut être minoré à 250 euros et majoré à 600 euros. Si cette amende n'est pas honorée dans les 45 jours qui suivent la date d’envoi de l’avis d’infraction ou de sa constatation, le particulier est alors passible d’une amende de 3 750 euros et de six mois d’emprisonnement. Par ailleurs, l’article 446-3 du code pénal précise que les forces de l’ordre peuvent, en plus, détruire ou confisquer les brins de muguet. En 2023, la vente de brins de muguet dans la rue représentait 4% des ventes, contre 42% chez des fleuristes, d'après une étude Kantar.
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