: Vidéo 13h15. Fonderie Gillet : "Tout le monde est motivé pour tenir la boîte"
Les sociétaires de la Scop (Société coopérative et participative) ont pu honorer une grosse commande de fonderie après un lourd travail. Le PDG embauché l'année dernière par les ouvriers hausse cependant le ton pour accélérer la réorganisation de l'entreprise. Extrait de "13h15 le samedi" du 24 octobre.
Après des mois d'un gros travail pour honorer une commande de stèles en métal passée par la Société du Tour de France, l'ambiance serait à la décompression à la Fonderie Gillet. Jacques Bernardi, un ancien du secteur aéronautique, embauché par les salariés (vidéo) de la Société coopérative et participative (Scop) pour diriger et redresser l'entreprise en difficulté, s'adresse sans détour aux sociétaires salariés.
"On a bouffé tous les résultats qu'on avait accumulés jusqu'en avril. Réfléchissez bien, ceux qui ont eu une forte démotivation au mois de mai. Le coup de pompe nous a coûté beaucoup d'argent", assène le PDG. L'ouvrier Michel, un temps chef d'atelier, lui répond : "Ma plus grosse inquiétude aujourd'hui, c'est l'aspect physique des mecs. Tout le monde est motivé pour tenir la boîte, mais quand il fait quarante, bosser de sept heures du matin à cinq heures le soir, c'est impossible."
"Ce qui m'inquiète, c'est l'état des mecs"
Le président de la Scop répond sévèrement à Michel : "Droit dans les yeux, tu contournes le sujet. Il y a des gens qui arrivent à cinq heures et qui partent à une heure, d'autres arrivent à six et partent à deux, ou même avant ! Je ne sais pas ce qu'ils font là à cinq heures, mais ils ne peuvent pas faire de fonderie ou d'ébarbage. Tout cela fait partie de l'organisation !" L'ancien chef d'atelier lui réplique calmement : "Ce qui m'inquiète, c'est l'état des mecs. A un moment, ça va craquer."
Haussant le ton, Jacques Bernardi défend son plan de développement : "On a diminué le nombre de rebuts, on fait moins de soudures, on est plus productif... Il faut continuer à améliorer ça. Et alors, on fera moins d'heures." A la fin de la réunion, il constate que "certains n'ont pas pris conscience ou ont régressé". A-t-il conscience que dans une Scop, un patron ne peut pas tout décider seul ? "On a passé des années avec des mois pourris. Ce n'est pas avec ce mois-là qu'on va fermer la boîte automatiquement", conclut Michel. Jacques Bernardi a démissionné cet été (vidéo).
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.