Vidéo 13h15. Marseille : "La politique ici, c'est du donnant-donnant..."

Le système politique mis en place par Gaston Defferre pendant sa mandature à la mairie de Marseille (1953-1986) est d’abord un mélange d’amitiés et de réseaux, aussi appelé "clientélisme". 


Philippe Pujol, ancien journaliste politique au quotidien La Marseillaise, y voit une particularité locale : "C’est marrant, car c’est une toute petite mairie. Par la taille, c’est une mairie de village, mais le maire de Marseille est le maire de plein de villages, donc, c’est cohérent…"

"Je te donne, tu me donnes autre chose…"

"La ville est découpée en 111 villages, dit-on, mais il y en a bien plus que ça. Des villages qui sont eux-mêmes découpés en petites cités, en résidences… Faire de la politique à Marseille, c’est réussir à convaincre, sur une petite zone, un petit nombre de personnes… et il n’y a pas besoin de grand-monde", explique le prix Albert-Londres 2014.

"Etre maire de village, cela veut dire rendre les services qu’il faut pour avoir en retour les élections. La politique se fait vraiment sur les marchés avec les serrages de mains. Je te donne, tu me donnes autre chose… Ça marche comme ça. La politique ici, c’est du donnant-donnant…" précise l’auteur du livre La Fabrique du monstre, 10 ans d'immersion dans les quartiers Nord de Marseille, la zone la plus pauvre d’Europe (Les Arènes, 2016).