Violences aux femmes : Najat Vallaud-Belkacem admet que le 115 "ne répond pas suffisamment"
Interpellée par une association de défense des femmes battues sur le manque de logement d'urgence, la ministre a indiqué des évolutions "pour faire en sorte qu'on soit en mesure de répondre".
Najat Vallaud-Belkacem n'a pas évité la question de l'hébergement d'urgence des femmes battues. Interpellée la veille par une association qui l'invite à composer le 115 qui "ne répond jamais", la ministre des Droits des femmes a admis qu'il y avait un problème. "Parfois, le 115 ne répond pas suffisamment (…), c'est pour cela que Cécile Duflot a annoncé une mobilisation sans précédent sur le sujet pour faire en sorte qu'on soit en mesure de répondre", a-t-elle reconnu, lundi 25 novembre, sur France Inter.
Najat Vallaud-Belkacem a aussi insisté sur la volonté du gouvernement pour que des "réponses spécifiques" soit proposées à ces femmes victimes de violences conjugales, via le 3919 et un dispositif d'hébergement dédié "en nombre suffisant". "Je rejoins le constat de cette association (…), jusqu'ici nous n'avions pas assez d'accueils dédiés, ce qui fait que non seulement le 115 ne répondait pas suffisamment souvent, mais en plus, en terme d'orientation, il lui arrivait d'orienter vers des hébergements qui accueillent tous types de public, des sans domicile fixe, des gens en errance… Vous imaginez la situation catastrophique."
D'ici 2017, il y aura 1 650 hébergements d'urgence supplémentaires, a promis Najat Vallaud-Belkacem. Elle a affirmé que 260 places ont "déjà été créées cette année", rappelant que le 3919 "fonctionnera désormais 7 jours sur 7, de 8 heures à 22 heures". La ministre a aussi insisté sur la nécessité de renforcer l'éviction du conjoint violent hors du domicile. "A un moment donné, il n'y a pas de double peine à appliquer, c'est à l'auteur des coups de partir. L'éviction de l'auteur des coups n'a lieu que dans 6% des cas, c'est ça le vrai truc insupportable." Le gouvernement a présenté vendredi un plan triennal, qui prévoit de doubler les moyens consacrés à la lutte contre les violences faites aux femmes et comprend notamment des mesures visant à favoriser les plaintes et améliorer le recueil de preuves en cas de viol.
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