Affaire PPDA : "On a forcément raté quelque chose", reconnaît l'ancien dirigeant de TF1 Robert Namias
"Nous n'imaginions pas un instant qu'il puisse y avoir de tels crimes commis à TF1." Robert Namias, ancien dirigeant de la chaîne, a été interrogé, jeudi 7 novembre, par la commission d'enquête sur les violences sexuelles dans le cinéma et l'audiovisuel sur l'affaire Patrick Poivre d'Arvor. Ce dernier est mis en examen pour viol, et accusé par nombreuses femmes, notamment lorsqu'il était présentateur vedette de TF1 (1996-2007). La direction du groupe a "forcément raté quelque chose", a admis Robert Namias.
"C'est une énorme blessure qui s'est ouverte en novembre 2021" lors des révélations sur ce dossier, a-t-il souligné, alors que certaines victimes estiment que la direction de TF1 a protégé son ancienne vedette. "Le contexte n'était pas le même", a aussi tenté de justifier le journaliste et écrivain, qui a parlé sous serment.
"Je n'ai jamais été informé de rien"
Au total, plus de 40 femmes ont témoigné auprès de la justice contre l'ancien présentateur des JT d'Antenne 2 puis de TF1, âgé de 77 ans, qui conteste les accusations de viols et d'agressions sexuelles. Une première information judiciaire avait été ouverte en 2021 à Nanterre après une plainte avec constitution de partie civile de l'autrice Florence Porcel, qui affirme que PPDA l'a violée à deux reprises. La députée Estelle Youssouffa (groupe Liot), elle-même ex-journaliste à LCI, chaîne du même groupe, a affirmé que "le harcèlement [PPDA] était parfaitement connu".
Il "a présenté le journal pendant vingt ans" et "on parle de 70-80" femmes l'accusant publiquement, dont peu de collaboratrices de la chaîne et pas toujours pour des agressions dans son bureau mais à l'extérieur, a relevé Robert Namias. "Je n'ai jamais été informé de rien" et "si nous avions eu la moindre conviction, il aurait dû quitter l'entreprise immédiatement", a insisté l'ancien responsable. Interrogé sur une visite des policiers dans le bureau du présentateur dans la tour TF1 après une plainte pour viol déposée en juin 2005 et classée sans suite peu après, Robert Namias dit ne pas en avoir eu connaissance. "Il n'y a aucune trace de cette visite."
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