L'ex-présentateur Patrick Poivre d'Arvor visé par cinq nouvelles informations judiciaires pour viols et viols aggravés

Ces instructions font suite au dépôt de nouvelles plaintes avec constitution de partie civile, après un classement sans suite pour prescription.
Article rédigé par Catherine Fournier, Violaine Jaussent
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'ex-présentateur Patrick Poivre d'Arvor assiste à des funérailles, le 26 mars 2024 à Paris. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Nouvelle étape dans la procédure judiciaire visant PPDA. Cinq nouvelles informations judiciaires visant l'ex-présentateur du journal télévisé de TF1 Patrick Poivre d'Arvor ont été ouvertes pour viols et viols aggravés, a appris franceinfo mercredi 31 juillet auprès du parquet de Nanterre, confirmant une information de Libération . Cela fait suite au dépôt de cinq plaintes avec constitution de partie civile, déposées après le "classement sans suite des plaintes [initiales des plaignantes], pour prescription", a précisé à francenfo leur avocate, Corinne Herrmann. "Les faits dénoncés par ces cinq personnes avaient fait l'objet de décisions de classement sans suite par le parquet de Nanterre, analysant que ceux-ci étaient prescrits", confirme le parquet.

Deux juges d'instruction ont été saisis le 19 juillet des investigations sur ces cinq dossiers, "sur lesquels le parquet [avait] requis la saisine d'un juge d'instruction le 4 juillet", précise encore le parquet à franceinfo. La journaliste Hélène Devynck a déclaré sur X faire partie des cinq plaignantes. Elle a dénoncé dans la presse et dans son livre, Impunité  (éd. Seuil, 2022), le viol qu'elle dit avoir subi au domicile du présentateur, en 1993. 

Marie-Laure Eude-Delattre, dont la plainte avait déclenché l'ouverture d'une seconde enquête dans ce dossier emblématique du mouvement #MeToo en France, confirme à franceinfo être l'une des cinq plaignantes. Elle accuse PPDA de l'avoir violée en marge du Festival de Cannes en mai 1985 alors qu'elle avait 23 ans.

La notion de sérialité au cœur de ces nouvelles plaintes

"L'idée, c'est de contourner la prescription. C'est un espoir. On verra bien si c'est entendu parce qu'il y a sérialité", explique-t-elle à franceinfo. Cette notion de sérialité est examinée par les juges d'instruction du premier volet de l'affaire. Elle permet de relier des faits anciens à des faits plus récents, commis par le même auteur, avec le même mode opératoire. 

"Pour nous les prescrites, c’est une façon de relancer les choses. On ne le fait pas pour nous mais pour lutter contre l’impunité."

Marie-Laure Eude-Delattre, plaignante

à franceinfo

"Dans la sérialité, on se déprescrit les unes les autres. C'est assez fort comme idée, chacune apporte à une autre les moyens d'être entendue", abonde auprès de franceinfo Stéphanie Khayat, une autre des cinq plaignantes. Cette journaliste accuse l'ex-présentateur de l'avoir violée dans son bureau en 1994 et 1997, alors qu'elle souffrait d'anorexie. 

Patrick Poivre d'Arvor a été mis en examen le 19 décembre 2023 pour viol après une plainte de Florence Porcel. L'enquête a ensuite été élargie à deux viols et une agression sexuelle dénoncés par trois autres femmes. L'ancien présentateur vedette de TF1, qui conteste fermement les nombreuses accusations, a été interrogé à plusieurs reprises dans le cadre de cette enquête préliminaire par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance contre la personne. Une première enquête préliminaire ouverte après la plainte de Florence Porcel avait été classée sans suite en juin 2021, majoritairement parce que les faits dénoncés étaient prescrits.

La défense de Patrick Poivre d'Arvor a déclaré à franceinfo, mercredi soir, qu'elle ne se livrerait "à aucun commentaire". "Contrairement à la présentation qui en est faite, les accusations relayées dans la presse ne sont en aucun cas nouvelles", tiennent à préciser les avocates de PPDA. "Il s'agit en effet de constitutions de parties civiles émanant de plaignantes dont les mises en cause ont déjà été analysées par la justice et ont fait l'objet d'un classement sans suite", soulignent Jacqueline Laffont Haik et Julie Benedetti.

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