Arras : un programme veut responsabiliser des hommes auteurs de violences conjugales pour empêcher la récidive
A Saint-Nicolas-lez-Arras, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais, un centre créé il y a plus de dix ans prend en charge des hommes violents à l'égard des femmes.
Alors que le gouvernement lance mardi 3 septembre son "Grenelle des violences conjugales", les associations réclament des moyens supplémentaires et des mesures concrètes. Un programme créé il y a plus de dix ans près d'Arras (Pas-de-Calais) prend en charge des hommes violents pour éviter la récidive. Les sept hommes accueillis dans le programme de responsabilisation sont sous contrôle judiciaire. Le but est de leur faire prendre conscience de leur violence.
"Nous sommes là pour éviter la récidive et contribuer à la protection des victimes. Si demain vous ne récidivez pas, ça veut dire que demain il n'y aura pas de victime", explique Benoît Durieux, directeur du programme, au côté de Roxane Amyot, psychologue. Tous deux sont là pour écouter et recadrer les auteurs de violences conjugales.
Dépasser le déni, questionner l'origine des violences
"Je pense que pour dire stop, il faut être à deux", affirme l'un des hommes participant au programme. "Il me semble pas qu'elle était d'accord madame, répond Roxane Amyot. Elle avait déjà dit stop. Maintenant c'est à vous." Dépasser le déni et s'interroger sur l'origine des violences en pensant toujours aux victimes sont les fils conducteurs du programme.
"Je sais que verbalement je peux être méchant, admet un autre participant. Au moment où j'ai violenté ma concubine, je n'aurais pas dû la dépasser cette virgule, c'est tout. Il faut arrêter tout ça. On n'est pas fait pour se taper les uns sur les autres. Très franchement il n'y a pas de quoi être fier." Les auteurs de violences conjugales ont un mois pour cheminer. Le taux de récidive des hommes passés par ce programme est de 10% contre 40% pour les hommes violents qui ne bénéficient d'aucun suivi.
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