"Défaillance" au 3919 en présence d'Emmanuel Macron : les associations féministes "dépitées" attendent des décisions
L'assocation Osez le féminisme et le collectif #NousToutes réagissent après la "défaillance" au 3919, la plateforme d’accueil téléphonique des violences conjugales. "Défaillance" à laquelle a assisté Emmanuel Macron.
La porte-parole d'Osez le féminisme Céline Piques se dit "dépitée" mercredi 4 septembre sur franceinfo, après la scène à laquelle Emmanuel Macron a assisté la veille dans le centre d'appel du 3919 : un gendarme refuse d'aider une victime de violences conjugales car ce ne serait pas dans le code pénal, selon lui. Le président écoute la conversation et s'indigne en silence de son manque de formation.
"Je suis quand même assez dépitée, déplore sur franceinfo la porte-parole d'Osez le féminisme, qu'on en soit arrivé à un fonctionnement de l'Etat où il faudrait que ce soit le président Macron qui observe une défaillance de l'Etat pour qu'enfin celui-ci réagisse." Céline Piques reconnait une "impatience" à la hauteur de l'enjeu. "On veut de l'action pour que plus jamais ce type de dysfonctionnement n'arrive et mette en danger les femmes victimes de violences conjugales". Elle réclame un "plan Marshall" d'au moins 500 millions d'euros pour lutter contre les violences conjugales.
La balle "est dans le camp" d'Emmanuel Macron
Même sentiment d'urgence du côté de Caroline De Haas, membre du collectif féministe #NousToutes. "J'espère qu'Emmanuel Macron, en étant confronté à la réalité de ce que vivent les femmes victimes de violences au quotidien, va prendre des décisions qui vont changer la vie sur le terrain", a commenté de son côté sur franceinfo.
Emmanuel Macron "le dit lui-même", pointe Caroline De Haas. "C'est un problème de formation des professionnels. Ils ne sont pas réellement formés à la détection des violences, à l'accueil des femmes victimes de violences et à l'orientation des femmes victimes de violences". La militante féministe a rappelé qu'on "n'a pas besoin de faire des décrets ou de changer des lois, on n'a pas besoin de prendre une décision d'huissier. Aujourd'hui, Emmanuel Macron a toutes les données en main pour faire changer cette situation. La balle est dans son camp. Faut qu'il la saisisse et qu'il mette les moyens sur la table".
La gendarmerie a ouvert une enquête interne pour "défaillance" après le refus du gendarme d'accompagner une femme de 57 ans chez elle, pour récupérer des affaires.
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