Féminicides : mon cousin a tué sa femme
16 ans après la mort de l'actrice Marie Trintignant, morte sous les coups de Bertrand Cantat, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son mari ou ex-compagnon. En 2018, 121 femmes ont perdu la vie. L'auteure Johanne Rigoulot, a vécu la même situation dans sa famille, et témoigne son livre.
C'est un récit simple et sobre. Dans son recueil "Un dimanche matin", la romancière Johanne Rigolot explique comment un dimanche matin elle apprend que son cousin a tué sa femme. "C'est une déflagration totale, c'est vraiment quelque chose qui arrête complètement la réalité au moment où cela se produit. Il y a un basculement dans le fait divers et qui va faire basculer le quotidien dans les années à venir", témoigne-t-elle.
Qu'est-ce que l'entourage ne voit pas ? "Je pense qu'il y a insuffisamment une prise de conscience, qu'il n'y a pas de déterminisme historique de personnes, mais de système. Il n'y a pas de profil type, ni pour les bourreaux ni pour les victimes", précise Johanne Rigoulot.
Un malaise quelque part ?
N'y aurait-il pas de signes ? "Il y en a. On peut les détecter après le drame, mais ils sont extrêmement difficiles (…) Il faut se sortir de la tête qu'il y a des profils types". Son cousin était pourtant un enfant gentil… "C'est quelqu'un qui a basculé dans une dépression. Personne ne met de mot. On n'est pas face à un profil de pervers, il ne va pas réussir à mettre des mots, et à un moment donné, il va mettre des coups", analyse Johanne Rigoulot.
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