"Tu n'es rien sans moi" : une association féministe lance une campagne sur les violences psychologiques au sein des jeunes couples

De nombreuses jeunes femmes et adolescentes sont victimes de violences psychologiques ou de contrôle dans leur couple. Par manque de recul, elles ne s'en rendent pas compte et prennent cela pour de l'amour.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un jeune couple se donne la main. Photo d'illustration. (PASCAL DELOCHE / GODONG / MAXPPP)

"Tu es ou ?", "Avec qui ?", " Tu n'es rien sans moi"... L'association féministe En avant toute(s) alerte sur ces messages qui peuvent être synonymes d'une emprise et d'une violence psychologique et lance aujourd'hui une campagne intitulée "Ceci n'est pas un message d'amour". Pour mettre en garde contre ces violences dans le couple, notamment chez de nombreux jeunes, voire adolescents.

Des messages qu'a justement reçus Leïla lors d'une relation qui a duré quelques mois. La collégienne de 15 ans a mis fin à cette histoire car le petit ami devenait "un peu trop" envahissant. "Il y avait beaucoup de messages et d'appels. Quand je ne répondais pas, il était très méchant et agressif, raconte l'adolescente. Par exemple, il y a une fois où une copine m'a appelée parce qu'elle se sentait mal. J'étais là pour la soutenir, il m'appelait en même temps, sauf que ma copine était la priorité. Et il a commencé à insulter ma copine et à m'insulter."

"Au début je ne voyais rien et ça a commencé à me saouler un peu. Pourquoi il y avait autant de messages ? C'était clairement de la possession mais je ne m'en rendais pas compte."

Leïla, 15 ans

à franceinfo

 
L'adolescente a su mettre fin à cette histoire nocive. Mais de nombreuses jeunes filles sont victimes de ces violences psychologiques, de contrôle dans leur couple et ne s'en rendent pas compte, prenant cela pour de l'amour.

Des premiers signes de violences à repérer

Une emprise qui ouvre la voie à de potentielles violences physiques, sexuelles et à une perte de confiance en soi dans les futures relations, s'inquiète Ynaée Benabe, directrice générale d'En avant toute(s) et pour qui des premiers signes doivent alerter : "Quand les messages nous mettent mal à l'aise, ou quand on sent un sentiment d'oppression, ou quand on a l'impression d'étouffer, ou quand on trouve qu'il y a quelque chose de bizarre et qu'on ne sait pas exactement à quoi ça tient, c'est généralement le signe qu'il y a des violences." 

"On a tendance à se dire qu'on en fait des tonnes, poursuit Ynaée Benabe, qu'on doit faire un effort ou qu'on est trop émotionnelle, alors qu'en fait, on est de bons détecteurs. Quand on se dit : 'Je ne suis pas sûre que je peux faire ça' ou 'J'aimerais le faire mais en fait, non, parce qu'il va y avoir des répercussions', c'est l'indicateur qu'on est face à quelqu'un de violent." Pour aider ces adolescents, l'association a mis en place un tchat sur son site commentonsaime.fr.

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