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Violences sexistes et sexuelles au travail : trois fois plus de femmes que d'hommes en sont victimes, et notamment en début de carrière

Cette étude du ministère de l'Intérieur met en avant le fait que les femmes sont plus exposées que les hommes aux comportements à caractère sexiste ou sexuel au travail, et notamment en début de carrière.

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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Les comportements sexistes ou sexuels au travail concernent trois fois plus de femmes que d'hommes au cours de leur vie professionnelle. Photo d'illustration. (DAVID ADEMAS / OUEST-FRANCE / MAXPPP)

En 2021, dans le milieu du travail, les femmes sont plus nombreuses à être victimes de violences sexistes ou sexuelles, révèle lundi 21 novembre le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI)* du ministère de l'Intérieur qui publie lundi un panorama inédit des violences en France métropolitaine, mesurées à partir de l'enquête "Genese" qu’il a conduite en 2021. Les comportements sexistes ou sexuels au travail concernent trois fois plus de femmes que d'hommes au cours de leur vie professionnelle.

>> Violences en France métropolitaine : les femmes sont plus touchées que les hommes par les violences, confirme une étude du ministère de l'Intérieur

Cet éclairage spécifique sur les comportements à caractère sexiste ou sexuel au travail met en avant le fait que les femmes sont plus exposées à ce type de violences, et notamment des femmes en début de carrière. Tandis que 14% des hommes entre 18 et 74 ans rapportent avoir été victimes au moins une fois au cours de leur vie professionnelle de comportements sexistes ou sexuels au travail, 38,5% des femmes disent avoir vécu la même chose.

55% des femmes victimes ont subi des comportements sexuels non désirés au travail

Plus précisément, parmi ces victimes de violences, 93% des hommes et 95% des femmes affirment avoir déjà été victimes de comportements sexistes au travail (regards déplacés ou insistants, des plaisanteries indécentes à caractère sexuel ou encore des e-mails ou des SMS sexuellement explicites ou déplacés). L'écart se creuse lorsqu'il s'agit de comportements sexuels - avec ou sans contact - non désirés au travail (des contacts physiques non désirés, des attouchements sur des parties du corps, ou encore des propositions sexuelles déplacées) : 33% hommes contre 55% femmes.

Enfin, concernant les caractéristiques socioprofessionnelles des victimes de comportements sexistes ou sexuels subis au cours des cinq dernières années, l'étude met en avant le fait que les victimes - hommes et femmes - sont majoritairement des salariés du secteur privé. Elles sont majoritairement en CDI. Et il s'agit majoritairement d'ouvriers pour les hommes et d'employées pour les femmes.


*Le Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (créé fin 2014) présente ici les premiers résultats de sa toute première enquête statistique, l'enquête Genese. Conduite en 2021 auprès d'un très large échantillon de femmes et d'hommes habitant en France métropolitaine, l'enquête a été financée dans le cadre d'un appel à projet européen en 2019. L'enquête a été menée sur 11 semaines du 1er mars au 16 mai 2021 auprès de 109 000 individus.

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