: Infographies NBA : après 20 matchs, où en est Victor Wembanyama dans ses temps de passages face aux légendes de la Ligue ?
Au quart de la saison, il est temps de faire un premier bilan des débuts si attendus de Victor Wembanyama en NBA. Si l'échantillon est encore faible pour dresser un portrait fiable de la première année du géant de 2,23 m, les attentes sont telles envers "Wemby" que chaque match est scruté, décortiqué et analysé. Voici ce que donne en détails chiffrés les 20 premiers matchs du premier "first pick" français dans l'histoire de la NBA.
Dans les temps de passages des meilleurs de l'histoire
LeBron James, Kobe Bryant ou Stephen Curry. Tous trois sont devenus des légendes de NBA, et pourtant, après 20 petits matchs de NBA, Victor Wembanyama propose de meilleures statistiques qu'eux. Au quart de la saison, voici les stats de Victor Wembanyama : 19 points, 10,2 rebonds, 2,6 passes, 1,3 interception et 2,7 contres à 43 % au tir. Peu de joueurs dans l'histoire peuvent se targuer d'afficher à ce moment-là de telles statistiques.
Derrière l'intouchable Wilt Chamberlain (35,8 points de moyenne après 20 matchs, 37,6 à la fin de la saison régulière 1959-1960) qui jouait néanmoins à une autre époque, ou Michael Jordan (25,3 points), on observe que Victor Wembanyama devance déjà des monstres sacrés de la NBA comme LeBron James (16,5 points), mais aussi Kobe Bryant (5,1 points) ou Stephen Curry (11 points), qui avaient connu des départs balbutiants.
S'il est impossible de prédire quelle trajectoire va prendre la carrière de Wembanyama, il est cependant assuré que ses débuts, à titre individuel, sont déjà parmi les meilleurs. A noter toutefois que tous ne sont pas arrivés sur le même pied d'égalité en NBA. Là où Wembanyama, Jordan, Curry, Magic Johnson ou Luka Doncic sont arrivés avec un bagage conséquent en université ou en Europe, James et Bryant avaient eux directement fait le saut du lycée à la NBA et avaient débuté à tout juste 18 ans.
La ligne statistique de l'international tricolore (quatre sélections) est d'autant plus impressionnante qu'il ne joue que 30 minutes en moyenne par rencontre. À l’inverse, LeBron James passait déjà 40 minutes (sur 48) en moyenne sur le parquet. Pour tenter de niveler les écarts, les observateurs NBA utilisent souvent une projection statistique (avec sa part d'incertitude) afin de comparer les joueurs sur un temps de jeu égal de 36 minutes. A ce titre, par exemple, Victor Wembanyama (22,6 points et 12,1 rebonds) se détache largement du meilleur marqueur de l'histoire de la Ligue (14,8 points, 6,2 rebonds et 5,7 passes décisives).
Parmi les Français, un départ déjà historique
Premier Français choisi en première position à la draft NBA, Victor Wembanyama était déjà rentré dans l'histoire le 22 juin dernier. Une position jamais connue par les Tricolores jusqu'ici - le meilleur drafté avant lui était Killian Hayes, 7e en 2020 -, qui ont souvent été choisis bien plus bas, dans un relatif anonymat avant de faire leurs preuves.
Plus attendu, et donc plus rapidement responsabilisé, "Wemby" a mis logiquement dans le rétroviseur ses prédécesseurs sur un tel échantillon. Hormis Tony Parker, aucun ne cumulait plus de 10 points de moyenne après 20 matchs joués. Si Boris Diaw, Nicolas Batum et Rudy Gobert sont devenus des stars ensuite, leurs débuts furent beaucoup plus timides au scoring, réputés pour être davantage des facilitateurs (Diaw, Batum) ou des défenseurs (Batum, Gobert) que des attaquants dominateurs. Mais Wembanyama n'est pas qu'un scoreur : avec 2,7 contres par match, il est déjà le troisième meilleur contreur de la ligue. Signe que son impact est immédiat aux points, mais également dans les autres secteurs du jeu des Spurs.
Un bilan collectif très faible
En revanche, le bât blesse au niveau collectif pour le Français : trois maigres victoires pour 17 défaites avec San Antonio pour lancer sa carrière (les Spurs comptent même 18 revers en 21 matchs, Wembanyama ayant manqué une rencontre). Lui qui était habitué à tout gagner avec les Mets (finaliste de Betclic Elite, meilleur marqueur, défenseur et contreur de l'année 2023) doit apprendre à perdre. Ce n'est cependant pas une surprise : si les Spurs ont pu le choisir en premier, c'est justement car ils étaient déjà parmi les cancres de la ligue. La présence de Victor Wembanyama a métamorphosé l'équipe, mais les lacunes collectives sont encore trop grandes pour que l'impact après 20 matchs soit notable.
C'est d'ailleurs un mal récurrent dans l'équipe du n°1 de chaque draft. La première année, qui est aussi celle de la découverte, montre rarement une amélioration notable des résultats collectifs. Pour preuve : après les 20 premiers matchs de leur (longue) carrière en NBA, LeBron James et Kevin Durant avaient commencé par un bilan proche du Français : 5 victoires pour 15 défaites. Signe que la progression est forcément fonction du rookie star, mais aussi de tous ceux qui l'entourent.
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