Cyclisme : le syndicat français des coureurs réclame des "Etats généraux sur la sécurité" après les nombreuses chutes graves

La chute survenue jeudi sur le Tour du Pays basque, qui a sérieusement blessé plusieurs grands noms du peloton, relance un vif débat autour de la protection du peloton.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Une chute survenue sur la classique cycliste Gand-Wevelgem, le 24 mars 2024 (POOL TIM DE WAELE / AFP)

"Faut-il attendre qu'il y ait un énième mort ?" Pascal Chanteur, président du syndicat français des coureurs, a réclamé, vendredi 5 avril auprès de l'AFP des "Etats généraux sur la sécurité" au lendemain d'une nouvelle chute violente sur le Tour du Pays basque. "On ne peut pas continuer comme ça", a insisté l'ancien coureur professionnel.

"Faut-il attendre qu'il y ait un énième mort ? Qu'un coureur ait les deux jambes tranchées et perde la vie sur une course pour que les gens prennent conscience ? Si c'est ça l'idée, on n'en est pas très loin", s'est-il ému. Jeudi, une dizaine de coureurs ont été transportés à l'hôpital après une chute terrifiante sur le Tour du Pays basque, dont Jonas Vingegaard, double vainqueur du Tour de France, et Remco Evenepoel, tous deux victimes notamment de fractures.

"Je demande et je vais le faire officiellement des Etats généraux sur la sécurité pour faire des propositions claires, a déclaré Pascal Chanteur. Je vais y associer les équipes qui sont les employeurs et qui ont la responsabilité de leurs salariés. Visma a perdu Vingegaard pour quelques semaines. Imaginons que ça se passe quinze jours avant le Tour de France. C'est un drame pour eux. Et ça aurait pu être encore plus grave encore."

Des chutes plus fréquentes aux lourdes conséquences

Pascal Chanteur met en avant les évolutions matérielles et les performances toujours plus grandes des cyclistes, alors que leur sécurité peine à suivre la même cadence. "Ils roulent à 80 km/h dans les faux plat descendants, alors qu'ils sont presque à poil. Quand ça tombe, vous n'avez aucun moyen de vous en sortir."

Samedi et dimanche pour Pairs-Roubaix, une chicane a ainsi été installée à la hâte pour limiter la vitesse d'arrivée du peloton dans la Trouée d'Aremberg, un des principaux secteurs pavés de l'épreuve. "Quand je vois les gens sur les réseaux sociaux qui se permettent de critiquer l'installation d'une chicane à Arenberg... Je les hais.", assène Chanteur.

Le président du syndicat français des coureurs évoque un "peloton traumatisé" en particulier depuis l'accident grave subi par le Néerlandais Fabio Jakobsen en 2020, tombé à 80 kilomètres/heure dans un sprint lors du Tour de Pologne, et dont les jours avaient été mis en danger.

"Aujourd'hui, on en parle parce que ça touche trois coureurs du Top 10 mondial. Mais des chutes il y en a tout le temps. J'ai un coureur sur le GP de la Marseillaise qui aurait pu être paraplégique. Le gamin est en train de courir les spécialistes de chirurgie maxillo-faciale, de la moelle épinière et des vertèbres. On va certainement être obligé de lui casser des côtes et de sortir les entrailles pour pouvoir l'opérer par l'avant du ventre. Vous imaginez ?" déplore Pascal Chanteur.

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