Cyclisme : la furia du Tour 2019, sa chute au Tour des Flandres... On vous fait revivre les cinq moments marquants de Julian Alaphilippe chez Quick-Step
Ça y est, dans quelques jours, Julian Alaphilippe ne sera officiellement plus un coureur de Soudal-Quick-Step. Le Français, qui s'est engagé avec l'équipe Tudor pour 2025, quitte sa formation de toujours, celle avec qui il est passé professionnel en 2013 et avec qui il a remporté 44 victoires. En douze saisons, "Loulou" a marqué l'histoire de son équipe, mais aussi du cyclisme moderne par son caractère offensif et sa pugnacité.
Retour sur les grands moments d'un "des derniers romantiques du cyclisme", comme l'a noblement affublé l'équipe belge pour lui rendre hommage, jeudi 19 décembre. Si ses deux titres mondiaux, récoltés avec l'équipe de France, n'y sont pas, Julian Alaphilippe a tout de même de sacrés faits d'armes au sein de la formation dirigée par Patrick Lefevere jusqu'à cet hiver.
Milan-San Remo 2019 : le premier jour de gloire
Jusqu'à ce 23 mars 2019, Julian Alaphilippe était un grand espoir souvent frustré. En remportant Milan-San Remo, son premier et seul Monument à ce jour, "Alaf" est enfin entré dans la cour des grands champions. Et par la grande porte, en remportant celui qui est considéré comme le plus imprévisible, et donc souvent le plus dur à gagner.
Le Français, surveillé comme le lait sur le feu, lance les hostilités dans le Poggio, la rampe finale historique de la "Classicissima". Repris par le groupe de Peter Sagan, il parvient finalement à se jouer de la meute au sprint, deux ans après avoir fini troisième. "On a contrôlé dans le final. Je n'avais pas le droit à l'erreur ensuite. A 200 m de la ligne, je me suis dit qu'il était hors de question de finir deuxième" lâchait-il au micro de la chaîne L'Equipe.
Tour de France 2019 : un maillot jaune pour changer son destin
C'est sans doute le moment de grâce de la carrière de Julian Alaphilippe. Sur le Tour 2019, le Français virevolte, attaque, résiste et conquiert définitivement le cœur des Français. Il récupère le maillot jaune dans un mélange de force et de filouterie dont il a le secret (3e étape), le consolide lors d'une démonstration sur le contre-la-montre (13e étape), et résiste presque jusqu'au bout.
Il ne lâche son maillot jaune que lors de la 19e étape, au profit du futur vainqueur, Egan Bernal. Il termine 5e et premier Français, un résultat inespéré qui le fera passer encore dans une nouvelle dimension, notamment auprès du grand public, qui s'est énamouré de ses exploits et ceux de Thibaut Pinot dans l'édition la plus faste pour les Français depuis très longtemps.
Tour des Flandres 2020 : un gadin qui coûte cher
En 2020, Julian Alaphilippe veut s'essayer aux classiques pavées, et notamment le Tour des Flandres. Sa première participation, en octobre pour cause de Covid-19, ressemble à un ascenseur émotionnel. Seul rescapé avec les deux favoris Mathieu van der Poel et Wout van Aert, le Français sait qu'il va sans doute monter sur le podium, voire mieux.
Mais un moment d'inattention et tout bascule. Il percute une moto suiveuse, fait un soleil et se retrouve au sol. Course terminée, et le début d'une malchance chronique qui l'empêchera d'évoluer à son meilleur niveau sur la durée par la suite.
Tour de France 2021 : de l'arc-en-ciel au jaune
Maillot de champion du monde sur les épaules, Julian Alaphilippe est encore plus attendu, et les victoires se font plus difficiles. Epié, le Français glane deux victoires (une étape de Tirreno-Adriatico et la Flèche wallonne) avant le départ du Tour de France à Brest.
Il sait que la première étape, avec son arrivée en bosse, lui convient parfaitement. Mais avec le premier maillot jaune au bout, la concurrence est gargantuesque. C'est dire alors l'exploit réalisé par "Juju", qui parvient à s'extirper dans les derniers hectomètres pour gagner en solitaire, maillot arc-en-ciel sur les épaules.
Giro 2024 : le dernier coup d'éclat
Après deux années difficiles, marquées par des chutes, peu de victoires et une pression de son manager Patrick Lefevere, Julian Alaphilippe choisit de faire l'impasse sur le Tour de France pour aller sur le Giro, qu'il n'a jamais disputé.
En permanence à l'attaque mais jamais récompensé, il persévère et finit par décrocher la 12e étape dans un style vintage, en faisant la différence dans une dernière bosse vertigineuse. Il devient le 10e Français à réussir un tel exploit. Une renaissance autant qu'un chant du cygne pour lui, qui quitte la formation belge où il a gagné sept étapes en Grand Tour, dix classiques (dont un Monument) pour un total de 44 bouquets.
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