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Tour de France : "Laisser Thibaut Pinot à la maison aurait été une faute professionnelle", estime le manager général de la Groupama-FDJ

Selon Marc Madiot, le manager général de l'équipe Groupama-FDJ, Thibaut Pinot "est libéré dans sa tête. Il sait que c'est la dernière ligne droite de compétition. Contrairement à beaucoup de sportifs ou de coureurs, il a envie de donner 2000% sur cette dernière ligne droite."
Article rédigé par franceinfo
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Thibaut Pinot sur le Tour de France 2022, lors de la 7e étape du 8 juillet 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Laisser Thibaut Pinot à la maison aurait été une faute professionnelle", estime Marc Madiot, le manager général de l'équipe Groupama-FDJ, mardi 13 juin dans la soirée sur franceinfo, après l'annonce de l'effectif qui courra le Tour de France 2023. Le cycliste franc-comtois, sélectionné après sa 5e place sur le Tour d'Italie, s'est dit "très content et très heureux". En revanche, le sprinteur Arnaud Démare a été écarté de l'effectif.

franceinfo : Thibaut Pinot va disputer son dernier Tour de France. A quoi peut-il prétendre sur cette grande boucle ?

Marc Madiot : Comme il l'a dit, il souhaite faire un grand Tour avec l'équipe et c'est l'objectif que l'on s'est fixé ensemble. Thibaut Pinot est un coureur atypique. En général, quand on entre dans la dernière saison d'une carrière, elle finit souvent en pente douce. Là, on a affaire à quelqu'un qui est à un niveau qu'il n'avait peut-être même pas l'année dernière. Il est libéré dans sa tête. Il sait que c'est la dernière ligne droite de compétition. Contrairement à beaucoup de sportifs ou de coureurs, il a envie de donner 2000% sur cette dernière ligne droite. Il est monté en puissance sur le Giro. Il a bien récupéré. Les indices quant à sa condition physique sont excellents. A partir de là, mon boulot c'est de faire la meilleure équipe possible. Laisser Thibaut Pinot à la maison aurait été une faute professionnelle.

Vous n'avez pas sélectionné le sprinteur Arnaud Démare pour le Tour alors qu'il court pour la Groupama-FDJ depuis 12 ans. Cette décision est purement sportive ?

Oui, quand on participe à un événement comme le Tour de France, on essaie de se présenter avec l'équipe la plus en adéquation avec le parcours proposé. Dans nos effectifs, on avait de quoi réaliser une belle équipe pour la montagne. C'est la raison pour laquelle j'ai revu quelque peu ma copie ces derniers jours, pour aller au fond de ce qu'on peut espérer en montagne. J'ai mis l'affectif de côté. J'ai beaucoup de respect, beaucoup d'admiration et beaucoup de reconnaissance pour le travail effectué par Arnaud Démare au sein de notre équipe depuis 12 ans. C'est le signe qu'on a bien travaillé ensemble. Mais je pense qu'au moment où on doit préparer le Tour de France, mon devoir et mon rôle c'est de faire l'équipe la meilleure et la plus solide possible par rapport au Tour. Arnaud aurait mérité sa place, mais on a cette chance, au sein de la Groupama-FDJ, d'avoir un effectif intéressant, conséquent et compétitif. Je regrette la situation pour Arnaud, mais ainsi va la vie du monde sportif et de la haute compétition.

Quels sont les objectifs de la Groupama-FDJ pour ce Tour de France ?

La même chose que l'année passée : être le plus proche possible du podium ou être sur le podium, avoir une équipe homogène, capable de bouger et de réagir dans les actions de course et dans les étapes qui vont forcément être propices à des prises d'initiative. Je regarde ce qu'il se passe depuis le début de saison, aussi bien sur le Giro que dans les classiques. On a constaté que la bataille pour les classements s'entamait très tôt et qu'il fallait avoir des équipes denses et compactes pour pouvoir réagir, être opérationnels et ne pas être mis en défaut. C'est dans cet esprit-là qu'on a construit l'équipe Groupama-FDJ pour le prochain Tour de France.

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