Escrime : la Pologne annule à son tour une épreuve qualificative pour les JO 2024, après la réintégration des Russes
Depuis la décision, le 10 mars, de la Fédération internationale d'escrime (FIE) d'autoriser le retour des escrimeurs russes et biélorusses en compétition, c'est un vent de protestation qui souffle. L'étape de Coupe du monde de fleuret féminin à Poznan (Pologne) a en effet été annulée par les organisateurs. "Nous ne pouvons pas organiser cette épreuve suivant les conditions posées par la FIE", qui "nous a imposé" d'accueillir les sportifs russes, a indiqué à l'AFP le vice-président de la Fédération polonaise, Adam Konopka. Nous avons reçu une lettre arrogante" de la part de la FIE pour dire que "c'est à eux de décider qui doit venir et selon quelles conditions et qu'on était tenu de tout organiser, y compris les visas d'entrée" en Pologne. "On ne va pas se laisser vassaliser", a-t-il insisté. Des morts forts de la part du vice-président de la fédération d'un pays qui a vécu sous le joug de l'URSS de 1945 à 1991 et qui dispose de plus de 200 km de frontière avec la Russie.
Dimanche, la Fédération russe avait annoncé ne pas envoyer de délégation en Pologne pour cette épreuve : "La Fédération polonaise a oublié qu'il s'agissait d'une fédération sportive, pas politique. Malheureusement, tout est mélangé.", regrettait alors le président de la Fédération russe d'escrime, Ilgar Mamedov, cité par l'agence de presse Ria Novosti. En décidant d'annuler purement et simplement la compétition, la fédération polonaise s'évite ainsi un bras de fer avec la FIE. Ce n'est pas la première à agir ainsi.
Après l'Allemagne, le Danemark et la France, la Pologne se joint à la fronde
L'Allemagne avait été la première fédération à annuler l'organisation de l'étape de Coupe du monde de fleuret féminin à Tauberbischofsheim, le 16 mars. Elle avait été suivie par le Danermark, qui a renoncé à organiser le Trekanten International, épreuve du circuit secondaire des moins de 23 ans, le 30 mars. La France avait suivi le mouvement, le 31 mars, en annulant le Challenge Monal à Saint-Maur-des-Fossés comptant pour la Coupe du monde de l'épée masculine, car n'étant pas "en capacité d’honorer les demandes de la Fédération internationale d’escrime (FIE) relatives à l’accueil des sportifs russes et biélorusses".
Par ailleurs, le jour où le Comité international olympique (CIO) examinait la réintégration des athlètes russes et biélorusses, plus de 300 escrimeurs du monde entier avaient écrit une lettre ouverte au CIO lui demandant de ne pas les accepter. Une action vaine puis le CIO a finalement recommandé aux fédérations internationales leur retour quelques heures après. Première instance à remettre en jeu les athlètes de la Russie et de la Biélorussie, la FIE fait donc face à une fronde.
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