Coupe du monde 2018 : T-shirt fétiche, album de Blondie, bricolage... Des fans des Bleus (très) superstitieux racontent leurs rituels
La France affronte la Croatie, dimanche, lors de la finale de la Coupe du monde. Avant ce match historique, franceinfo a demandé à des fervents supporters quelles étaient leurs superstitions et leurs croyances.
Cachez votre chat noir et évitez de casser des miroirs. La France et la Croatie s'affrontent, dimanche 15 juillet, pour la finale de la Coupe du monde de football. A l'occasion de cette rencontre déjà historique (c'est seulement la troisième finale de Mondial des Bleus en vingt ans), franceinfo a demandé à des fervents supporters (très) superstitieux de détailler leurs rituels et leurs croyances. Des pratiques qui ne sont pas si marginales : 57% des fans de football français sont superstitieux, selon une étude publiée en 2015.
Bières, T-shirt et belle-mère loin de la télé pour Antoine
"On veut la deuxième étoile." Pour y arriver, Antoine, 30 ans, est prêt à tout. "Je peux avoir une superstition au premier match et trois au deuxième. Lors de la finale, j'en ai beaucoup trop", avoue-t-il à franceinfo. A chaque fois qu'il fait quelque chose de particulier et que la France remporte son match, il recommence pour les rencontres suivantes. "Cette année, ça a commencé avec le match de l'Argentine. J'ai bu quatre bières pendant le match. Attention, pas seulement quatre bières mais précisément trois bières en première mi-temps et une en deuxième mi-temps." Le match a été si "magnifique" qu'il a reproduit le même rituel avec minutie pour le match suivant : "La première [bière] au coup d'envoi, la deuxième à la 15e minute, la troisième à la 30e et la dernière à la 65e. Interdit de finir la bière en moins de cinq minutes mais pas en plus de dix minutes. Il faut que ce soit de la bière légère, 5,5% maximum, et une bouteille en verre de 25 cl", détaille-t-il avec précision.
A ceci s'ajoute "un T-shirt fétiche", qu'il ne lave pas depuis le début de la compétition. "Je touche du bois à peu près 500 fois par match", complète-t-il. "Je le fais parce que ça a marché. C'est un peu irrationnel. C'est tellement d'émotion, de joie que chaque petite chose qui peut fonctionner, je le fais", tente-t-il d'expliquer.
Dans son entourage, Antoine n'est pas le plus superstitieux. Il décerne la médaille à sa belle-mère, Anne-Marie. Cette fan de sport est persuadée qu'elle est le chat noir de l'équipe de France. "Pendant France 98, elle a eu l'impression de porter malchance aux Bleus. Donc elle n'a regardé aucun match et ils ont gagné. C'est quelque chose qu'elle fait toujours depuis", explique son beau-fils. Quand un match commence, Anne-Marie regarde les hymnes puis quitte la pièce. "Elle a fait une entorse une seule fois, lors la finale de l'Euro 2016", remportée par le Portugal. Cette fois-ci, pas question de répéter son erreur pour la finale de la Coupe du Monde : "Si elle regardait la finale, je ne me sentirais pas bien", dit Antoine en riant. Une fois tous ces rituels respectés, quelle sera l'issue du match ? "Une de mes superstitions, c'est de toujours pronostiquer la victoire de l'équipe en face." Pour lui, ce sera donc "2-1 pour la Croatie", annonce-t-il, tout en espérant secrètement qu'il aura tort.
Drapeau et karma pour Romain
De son côté, Romain ne parle pas de "superstition". Le jeune homme de 25 ans préfère dire qu'il évite "le mauvais karma". Ses petites habitudes ? "Je mets systématiquement mon drapeau français autour des épaules", décrit-il. "Ça fait un gri-gri." "Et je n'aime pas du tout entendre les gens dire ‘on va forcément gagner’ avant le match, j'ai toujours l'impression que quand les gens sont trop confiants, on a une désillusion derrière", ajoute-t-il. Lui ne s'avance pas trop : "On peut gagner", répète-t-il avec espoir. Romain ne saurait expliquer son comportement.
Ce qui est très bizarre, c'est qu'il n'y a qu'au foot que j'ai ces trucs superstitieux.
Romainà franceinfo
"Le reste du temps, je suis plutôt terre à terre mais en foot j'ai toujours le sentiment qu'il y a de l'irrationnel qui entre en ligne de compte", commente-t-il.
Blondie à fond dans la maison pour Olivier
Olivier répète, lui, le même rituel qu'en 1998. "J'avais un CD d'Atomic, de Blondie. Je l'ai écouté chaque jour de match jusqu'à la victoire, que j'ai célébrée sur les Champs-Elysées", se souvient-il. Vingt ans plus tard, Olivier a fouillé dans les cartons pour ressortir son CD porte-bonheur. "Chaque matin, le morceau retentit dans la maison. Je vibre, la tension monte." Il revit l'émotion de 1998. "Tonight... Tonight... Make It Magnificent…", chante-t-il (soit "Ce soir… Ce soir… Faites des merveilles…"). Une fois la chanson écoutée, il change de morceau. Place à "Allez les Bleus" !
Radio et bricolage pour Jérémy
Jérémy suit aussi un protocole millimétré à chaque match. Il commence par allumer la télévision et regarde les hymnes nationaux. Après dix minutes de jeu, il arrête de regarder la rencontre à la télévision ou sur un écran. Mais il continue de la suivre : il bascule sur la radio, "toujours la même", souligne-t-il. Pendant cette phase radiophonique, il s'occupe. Il bricole ou travaille mais, détail crucial, il "s'arrange toujours pour tourner le dos à la radio". La raison de ce placement particulier ? "Sinon, l'équipe de France ne marque pas", affirme-t-il.
Pour appuyer sa démonstration, Jérémy souligne qu'il n'a pas suivi ce rituel pendant France-Etats-Unis et France-Danemark. La France a fait match nul (1-1) face aux Etats-Unis, le 9 juin, pour son dernier match de préparation. Et les Bleus ont fait 0-0 face au Danemark, le 26 juin, lors d'un match soporifique de phase de poule. En attendant la finale, on croise les doigts.
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