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Manchester City-Real Madrid : style de jeu, gestion du vestiaire, parcours... Le duel Pep Guardiola-Carlo Ancelotti à la loupe

Cityzens et Madrilènes s'affrontent lors de la première demi-finale de la Ligue des champions, mardi soir. 

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Carlo Ancelotti et Pep Guardiola s'affrontent en demi-finale de Ligue des champions 2022. (BURAK AKBULUT / ANADOLU AGENCY / ANADOLU AGENCY VIA AFP / NIGEL KEENE / PROSPORTSIMAGES / DPPI VIA AFP)

Un duel sur le terrain, mais aussi sur les bancs. La première demi-finale de Ligue des champions voit s’affronter le Manchester City de Pep Guardiola et le Real Madrid de Carlo Ancelotti, mardi 26 avril, à l’Etihad Stadium. Deux des plus grands entraîneurs actuellement en activité, tous deux anciens joueurs qui ont choisi la voie du banc à la fin de leur carrière sportive, se côtoient depuis plusieurs saisons sur la scène européenne.

Un échelon où ils ont tout les deux brillé. Guardiola (51 ans) a remporté deux Ligues des champions avec le Barça, en 2009 et 2011, et court depuis plus de 10 ans après un nouveau succès étoilé. Carlo Ancelotti (62 ans) a soulevé trois fois la coupe aux grandes oreilles, d'abord avec le Milan, en 2003 et 2007, puis avec le Real Madrid en 2014. Mais dans le style et le management, presque tout les sépare.

Style de jeu : Guardiola le dogmatique, Ancelotti le caméléon

Pep Guardiola est un obsessionnel. Depuis ses premiers pas sur un banc de touche en 2008, il ne jure que par la possession et la conservation. Héritier du "tiki-taka" cher à Johan Cruyff, le Catalan en a fait une règle, un dogme.

Tous les vestiaires dans lesquels il est passé ont dû s’adapter au triptyque possession, longues séquences de passes, et pressing haut à la perte du ballon. Manchester City ne fait pas exception. Depuis l’arrivée du technicien à l’été 2016, les Cityzens se sont transformés pour devenir une machine à conservation et distribution. Sur la scène européenne cette saison, ils affichent la possession la plus confiscatoire (60,4% en moyenne) depuis le début de la compétition.

En face, Carlo Ancelotti a brillé durant toute sa carrière de technicien par ses capacités d’adaptation. Pragmatique, l’Italien s’accommode à son équipe, et peut aussi l’adapter en retour à son adversaire, ou à l’occasion. La double confrontation en huitième de finale contre le PSG, en février, en est un récent exemple. A l'aller, il avait failli réaliser le coup parfait en demandant à ses hommes de défendre pendant 90 minutes pour tenir le match nul, avant qu’ils ne soient foudroyés dans le temps additionnel par Kylian Mbappé. Trois semaines plus tard, lors du match retour, les Madrilènes avaient imprimé un rythme plus offensif toute la rencontre pour renverser les Parisiens et décrocher leur qualification.

Gestion du vestiaire : Guardiola tacticien éruptif, Ancelotti manager tranquille

Le style des deux hommes diffère aussi dans leur management. Même dans la gestion de son groupe, Pep Guardiola demeure avant tout un tacticien. Il cherche continuellement à distiller au mieux ses idées auprès de son groupe, ce qui lui a parfois valu des critiques, notamment au Bayern, où son style de jeu n’était pas toujours apprécié par les dirigeants et certains tauliers de son équipe. Le Catalan possède aussi un tempérament explosif, et n’hésite pas à se montrer expansif sur son banc de touche, mais aussi en dehors. En marge de la demi-finale de Ligue des champions 2011 de son Barça face au Real de Mourinho, il avait ainsi décrit le Portugais comme un "put... de chef, put... de maître", bon à faire le show en conférence de presse.

A l’inverse, depuis bientôt trente ans qu’il entraîne, Carlo Ancelotti s’est construit la réputation d’un véritable manager de vestiaires. Dans ses différents clubs, l’Italien a dû apprendre à gérer des individualités et des fortes personnalités (Cristiano Ronaldo lors de son premier passage au Real, Zlatan Ibrahimovic au PSG…) et accorde une grande importance aux liens humains au sein de son groupe. Plus discret et réservé que son homologue, l’Italien est plutôt adepte du travail de l’ombre, et fuit un peu plus la lumière. "Il est toujours très relax, cela fait du bien à l'équipe", louait son capitaine au Bayern Philipp Lahm quelques semaines après l'arrivée du technicien en Bavière. 

Le parcours : Guardiola sur la durée, Ancelotti en mouvement

Pep Guardiola et Carlo Ancelotti connaissent un parcours en club radicalement différent. En 14 ans d’activité d’entraîneur, le premier n’a dirigé que trois clubs, là où le second s’est retrouvé à la tête de dix équipes différentes lors de ses 27 années d'exercice. Avec le Barça, le Bayern et Manchester City, Pep Guardiola n’a connu que des clubs aux moyens financiers gigantesques, qu’il a accompagnés sur la durée (trois saisons en Allemagne, quatre en Catalogne, il boucle sa sixième année à Manchester). Parti après être allé au bout de son contrat à Barcelone et à Munich, il a laissé de bons souvenirs dans les deux clubs.

La vie professionnelle de Carlo Ancelotti est plus mouvementée. A l’exception de ses huit ans passés sur le banc de l’AC Milan entre 2001 et 2009, ses mandats ont souvent été courts, le temps d’une ou deux saisons. Après avoir débuté en Italie, il a voyagé dans le reste de l’Europe, dans des clubs de premier plan, à Londres (Chelsea), Paris, Madrid ou encore Munich, où il a d'ailleurs succédé à son adversaire du jour à l’été 2016. Ces dernières années, l’Italien a aussi accepté de relever des défis dans des clubs plus modestes, à Naples puis à Everton. En reprenant l’été dernier les rênes du Real Madrid, d’où il avait été limogé en mai 2015,il s'est retrouvé pour la première fois de sa carrière un club où il était déjà passé.

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