Ligue des nations : Espagne-France, une finale de rêve pour un premier trophée

Pour leur première finale officielle, les Bleues défient mercredi l’Espagne, championne du monde en titre, portée par ses stars barcelonaises.
Article rédigé par Gabriel Joly, franceinfo: sport - envoyé spécial à Séville
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
L'Espagnole Aitana Bonmati et la Française Eugénie Le Sommer en Ligue des nations. (SIPA)

Les meilleures pour la fin. En quête du premier titre de son histoire, l’équipe de France se déplace à Séville, mercredi 28 février, pour y affronter les championnes du monde espagnoles en finale de la Ligue des nations. Après avoir enfin "vaincu le signe allemand" (2-1), selon l’expression du sélectionneur, Hervé Renard, les Bleues peuvent définitivement acter leur passage dans la dimension supérieure à l’occasion de ce duel face à la première nation au classement Fifa.

Jamais qualifiée pour une finale d'un tournoi majeur en cinquante-trois ans d’histoire, la formation tricolore veut désormais transformer l’essai. "On rêve de jouer des finales comme celle-là, on est toutes novices, jubilait Eugénie Le Sommer, éreintée après la victoire contre l'Allemagne vendredi. Moi, j’ai connu des finales en club, on va essayer de tirer l’expérience de ces gros matchs. Avec notre équipe, on peut faire face à beaucoup de situations." "Nous affrontons les championnes du monde, intraitables depuis plusieurs mois. C'est un magnifique challenge", soulignait quant à lui le sélectionneur à Lyon.

Un simple coup d’œil au podium des trois dernières éditions du Ballon d’or suffit à situer ce qui attend ses protégées sur les bords ensoleillés du Guadalquivir. Certes, la double Ballon d’or Alexia Putellas, tout juste remise d’une blessure au genou gauche, n'est pas pressentie titulaire. Mais les offensives Aitana Bonmati, Jennifer Hermoso et Salma Paralluelo (respectivement lauréate du trophée en 2023, deuxième en 2021 et troisième en 2023) seront bien présentes sur la pelouse de La Cartuja, épaulées par la majorité du groupe sacré en Australie l'été dernier.

La France invaincue dans la confrontation

Malgré le statut d'épouvantail de l’Espagne, la France n’a pas de complexe à avoir. Depuis la reprise post-Covid, les deux nations affichent des bilans comparables, avec seulement cinq revers en plus de 50 matchs. "L’Espagne, c’était l’équipe que je voulais affronter, on va tout faire pour aller gagner, s'était réjouie Sakina Karchaoui, en apprenant que la Roja avait balayé les Pays-Bas dans l'autre demi-finale (3-0). La victoire contre l’Allemagne, ça envoie un signal fort au monde entier : l’équipe de France est là, on sera présentes".

"Pour moi, l'équipe qui gagne mercredi est championne d'Europe."

Eugénie Le Sommer, capitaine de l'équipe de France

en conférence de presse

"Qui dit finale, dit élever son niveau de jeu. C’est obligatoire. Il va falloir être plus agressives et plus efficaces, parce qu’on aura peut-être moins d’occasions. Il faudra les mettre au fond", prévient la milieu Grace Geyoro. Fidèle aux préceptes du football ibère, l’Espagne utilise un jeu de possession que les Bleues n’ont pas l’habitude d’affronter. Si elles ne se sont jamais inclinées en 13 rencontres face à la Roja (10 victoires, 3 nuls), les Françaises ne les ont toutefois plus affrontés depuis 2019.

Mais pas de quoi effrayer un Hervé Renard narquois à la veille de l'événement. "La possession, c'est bien quand elle est efficace. Contre l'Italie, vous avez eu 70% de possession, mais c'est elles qui ont gagné [2-3, le 1er décembre]", a-t-il rappelé à un journaliste espagnol. "C’est du tiki-taka, elles aiment bien garder le ballon et jouer dans les petits espaces", analysait de son côté en zone mixte Selma Bacha après la victoire contre l'Allemagne.

Un onze vraisemblablement reconduit

Sur le papier, cet Espagne-France promet donc une belle opposition de styles avec des Bleues évoluant en transition. Et ce, d'autant plus que les deux équipes sont à 100% focalisées sur le gain du trophée, sans enjeu annexe, les joueuses de Montse Tomé ayant composté leur ticket pour les Jeux olympiques en battant les Pays-Bas. Dans une finale parfaite pour jauger ses troupes en vue des Jeux, Hervé Renard doit reconduire le même onze que face à l’Allemagne.

En défense, la paire Griedge Mbock-Maëlle Lakrar a donné entière satisfaction en l'absence de Wendie Renard. Muselée et moins en vue que ses partenaires offensives vendredi, Marie-Antoinette Katoto semble quant à elle indéboulonnable, vu sa capacité à faire la différence à tout moment. Alors que les Andalous célèbrent l'autonomie de leur région mercredi avec un jour férié, la Fédération espagnole s'attend à ce que l'affiche batte un nouveau record d'affluence au Stade olympique. Aux Françaises de mettre le bleu de chauffe pour gâcher la fête des locales, qui n'attendent que de rougir de plaisir.

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