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Ligue Europa conférence : à Rotterdam, l'OM a fait preuve d'une étonnante fébrilité défensive

Battu par le Feyenoord (2-3) jeudi soir, Marseille a été secoué comme rarement cette saison et aurait pu repartir des Pays-Bas avec une note bien plus salée.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Luan Peres à la poursuite de Reiss Nelson lors de la demi-finale de la Ligue Europa Conférence entre le Feyenoord Rotterdam et Marseille, le 28 avril (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

On a connu centième plus heureuse en Coupe d’Europe. Steve Mandanda passait un cap, jeudi 28 avril, lors de la demi-finale aller de Ligue Europa conférence entre le Feyenoord Rotterdam et l’Olympique de Marseille (3-2), et nul doute que le capitaine de l’OM cherchera à oublier cette soirée. Dans le stade De Kuip, le gardien marseillais a été totalement lâché par sa défense, complètement passée au travers alors que c’est elle qui faisait la force du club phocéen depuis de longs mois.

L'OM a encaissé au moins trois buts pour la deuxième fois seulement en 2022, après sa défaite contre Nice en février en quarts de finale de Coupe de France (1-4). Après un début de saison où la défense marseillaise faisait preuve de suffisance, Jorge Sampaoli avait décidé de réagir dès l'automne. Exit les prises de risque offensives inconsidérées, l’entraîneur argentin de l’OM a rééquilibré son équipe, quitte à privilégier le pragmatisme. Et ça a fonctionné : Marseille possède actuellement la troisième meilleure défense de Ligue 1 et son arrière-garde lui assure pour le moment la deuxième place derrière le PSG.

Mais jeudi soir, devant les 2 000 supporters marseillais qui ont fait le déplacement à Rotterdam, la défense de l’OM a failli. Dans les buts, Mandanda a dû voir la soirée compliquée se dessiner lorsque Luan Peres a loupé sa tête et offert une occasion de but à Cyriel Dessers dès la septième minute. Rien de grave, comparé à la passe en retrait totalement manquée de Duje Caleta-Car au bout de huit secondes en deuxième période. Un cadeau pour Dessers, auteur du troisième but, celui qui offrira la victoire au Feyenoord.

"Ce n'est pas l'OM, ça ne ressemble pas à ce qu'on fait cette saison"

C’est toute la défense marseillaise qui a fait preuve d’une grande fébrilité jeudi. William Saliba, très performant en début de saison et qui a découvert l’équipe de France fin mars, a été bougé par Dessers et l’a même involontairement envoyé battre Mandanda sur le premier but du Feyenoord. Valentin Rongier, repositionné avec succès par Sampaoli au poste de latéral droit depuis plusieurs mois, a péché dans l’alignement sur le deuxième but.

"On est passé à côté de notre match, on a fait beaucoup d'erreurs techniques, individuelles, a déploré Mattéo Guendouzi après le match au micro de M6, dans une allusion non feinte à la défense. Ce n'est pas l'OM, ça ne ressemble pas à ce qu'on fait cette saison." Si sereine habituellement, notamment dans la relance, la défense marseillaise a été grandement gênée par le pressing des joueurs néerlandais.

"On voulait éviter leur pressing mais on y a été soumis. (...) À ce stade de la compétition, tu ne peux pas te tromper et rester asphyxié. La frustration de ne pas réussir à jouer a généré des erreurs", a expliqué Jorge Sampaoli en conférence de presse d'après-match. À plusieurs reprises, Luan Peres et Caleta-Car ont donné des frayeurs à la relance.

"On savait qu'ils allaient presser mais on a essayé de ressortir malgré ça, peut-être trop. On aurait peut-être pu allonger un peu plus", a concédé Valentin Rongier en conférence de presse. Résultat de ces prises de risques, l’OM a terminé la rencontre avec trois erreurs nettes ayant mené à des tirs adverses, ce qu'elle n'avait plus fait depuis deux ans et qui dit tout de sa fragilité défensive jeudi.

Mandanda a permis de limiter la casse

La défense marseillaise, également souvent prise dans son dos - "un problème à régler", selon Rongier -, a donc raté son match dans les grandes largeurs. Une première pour l’OM depuis que le club a été reversé en Ligue Europa conférence en février. Marseille avait tremblé à la fin de son match de barrage aller face à Qarabag (3-1). Mais cette fébrilité était apparue alors que l’OM menait de deux buts.

"Si on joue comme en première période au match retour, nos possibilités seront limitées", a prévenu Sampaoli. Pas question d'exposer à nouveau son but au Vélodrome. Heureusement que Steve Mandanda est resté vigilant à Rotterdam. De nouveau titulaire depuis début avril, le gardien tricolore n’avait plus encaissé trois buts lors d'une même rencontre depuis un an. Jusqu'à présent, son retour dans les buts marseillais était idyllique.

William Saliba au cours de la demi-finale aller de la Ligue Europa conférence entre le Feyenoord Rotterdam et Marseille, le 28 avril 2022, aux Pays-Bas. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Jeudi soir, il aura réalisé deux arrêts déterminants en fin de match, qui empêchent l’OM de repartir avec deux buts de retard. Marseille le sait : il ne pourra pas défendre aussi mal une deuxième fois de suite s'il souhaite se qualifier pour la finale. Mais l’OM est encore en vie avant jeudi prochain, et c’est tout ce qu’il faudra retenir de ce match aller.

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