Top 14 : suprématie nationale, fraîcheur physique, opposition de styles… Ce qu'il faut savoir avant la finale entre Toulouse et La Rochelle
C’est la finale que tout le monde attendait. Le Stade toulousain et le Stade rochelais s'affrontent pour se disputer le bouclier de Brennus, samedi 17 juin, au Stade de France (à 21h, en direct sur France 2 et france.tv). Déjà vainqueurs de la coupe d'Europe fin mai, les Rochelais visent un premier titre de Top 14, face à des Toulousains qui les avaient battus lors de leur première finale, il y a deux ans.
Le duel : un choc au sommet du rugby français et européen
L’expression de "finale rêvée" est revenue dans toutes les bouches cette semaine. "Ce sont les deux meilleures équipes du championnat, et peut-être d’Europe", assure Vincent Clerc, consultant France Télévisions. Après une saison largement dominée par les Rouge et Noir et les Maritimes sur la scène nationale, l’affiche était espérée. "Il n’y a pas eu de surprise, pas de contre-performance, elles ont très bien géré leur effectif", ajoute-t-il.
En tête du classement après 26 journées, les deux Stades ont terminé avec 14 et 11 points d’avance sur le reste de la mêlée. À eux deux, ils ont remporté les trois dernières Champions Cup et deux des trois derniers Top 14. "Les deux équipes remplissent tous les critères du haut niveau, le défi physique et le rythme", explique Dimitri Yachvili, consultant France Télévisions. Samedi soir, elles sont attendues au tournant pour une finale de très haut niveau.
Le jeu : une opposition de styles
Pour tenter de décrocher le Graal, les deux équipes vont s’appuyer sur deux styles de jeu différents. "Toulouse est une équipe qui aime bien jouer dans le désordre, sortir du cadre, provoquer le turn-over et jouer dans cette atmosphère de chaos", analyse l'ancien Rouge et Noir Vincent Clerc. "C'est une équipe très solide qui met beaucoup de rythme", ajoute Dimitri Yachvili. Meilleure équipe de la saison régulière, le Stade toulousain propose une animation offensive capable de désorganiser l’adversaire.
En face, le jeu rochelais s’appuie sur la puissance et la solidité du paquet d’avant, mais aussi sur la possession. "La Rochelle a été impressionnante avec une puissance devant, qui fait la différence, avec de très bons finisseurs, un jeu clinique, beaucoup de jeu au pied dans les coins", décrypte l'ancien toulousain. Sous la patte de Ronan O'Gara, seul à la tête de l'équipe depuis 2021, le Stade Rochelais est devenu une équipe "très stratégique, presque à l’irlandaise", selon lui. "Ils ont un paquet d'avants très conquérants, une défense très compacte et qui malmène les équipes adverses", souligne son homologue Ugo Mola.
La forme physique : un peu plus de fraîcheur à Toulouse ?
Pour l’ultime match de la saison, l’aspect physique pourrait aussi rentrer en compte. Et bénéficier à Toulouse, moins secoué lors de sa demi-finale largement remportée contre le Racing 92 (41-14) et disputée un jour plus tôt. "C’est sûr que La Rochelle a un peu moins de repos, a joué une finale de coupe d’Europe et a dû un peu fêter son titre", reconnaît Vincent Clerc. "Si les deux équipes sont au coude-à-coude, dans les quinze, vingt dernières minutes, ça peut jouer", poursuit-il.
Les deux équipes se sont néanmoins préparées pour être à leur meilleur niveau physique, notamment grâce à une gestion d'effectif très intelligente toute la saison. "Sur l’aspect émotionnel et mental, tout est un peu remis à niveau aussi", prévient également Dimitri Yachvili. "C'est un événement rare. Ce n'est pas juste un match (...), c'est quelque chose que tu auras en toi toute ta vie", a prévenu l'entraîneur maritime, Ronan O'Gara.
Éviter la page blanche : Toulouse sous pression
Toulousains et Maritimes ont tous quelque chose à jouer au-delà du titre de champion. Pour les Haut-Garonnais plane le spectre d'une deuxième saison sans trophée. "La pression est plus sur les épaules du Stade toulousain, qui va se retrouver face à une équipe décomplexée, avec moins de pression de résultat que lui", estime Vincent Clerc. La Champions Cup en poche, la saison peut déjà être considérée comme réussie en Charente-Maritime. C'est pour cela qu'Ugo Mola, le manageur toulousain, a voulu renverser la pression : "Leurs performances du moment sont redoutables et ce double titre de champion les place comme des archi-favoris, a-t-il dit en conférence de presse à la veille du match. On va jouer contre la meilleure équipe d'Europe."
Mais les Rochelais effleurent du doigt un sacre national qui leur échappe toujours. "Il y a un titre à aller chercher, que La Rochelle n’a pas encore gagné, et on connaît l’importance pour un club français de gagner un bouclier de Brennus", explique Dimitri Yachvili. Défaits par Toulouse au Stade de France en 2021, puis en barrage en 2022, les hommes de Ronan O'Gara veulent prendre leur revanche. "Que ce soit les joueurs, le staff ou même le club, on ne savait pas jouer une finale en 2021. On a appris", a commenté Grégory Alldritt. À voir qui réussira à faire pencher la balance.
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