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Coupe du monde de rugby : la vie sans Romain Ntamack, nouveau casse-tête du XV de France

Victime d'une rupture du ligament croisé du genou gauche face à l'Ecosse, le demi d'ouverture ne disputera pas le Mondial en France (8 septembre-28 octobre).
Article rédigé par franceinfo: sport, Julien Faure
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Mathieu Jalibert, Antoine Hastoy et Romain Ntamack lors d'un entraînement du XV de France, à Capbreton, le 25 janvier 2023. (GAIZKA IROZ / AFP)

Le coup de massue est tombé lundi 14 août pour le XV de France. À moins d'un mois d'une Coupe du monde à domicile, les Bleus ont perdu leur maître à jouer. Touché face à l'Ecosse samedi 12 août, Romain Ntamack souffre d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou gauche. Son rêve est terminé et, avec lui, c'est toute une équipe qui se remet en question. Titulaire indiscutable, le joueur du Stade toulousain est monté en puissance depuis quatre ans, au point d'atteindre une forme de plénitude en sélection. Son association avec Antoine Dupont à la charnière était l'un des meilleurs atouts d'une équipe de France qui va devoir apprendre à vivre sans lui.

Émile Ntamack, père de Romain et ancien international français, a pourtant témoigné auprès de l'AFP de la nécessité de vite passer à autre chose pour le XV de France. "Il ne faut pas se tromper : on perd un élément important, mais c'est comme ça, le collectif va s'adapter. Personne n'est irremplaçable." Même son de cloche chez Guy Accoceberry, consultant pour franceinfo et ancien international, qui considère que "le rendement de l'équipe doit rester le même, avec ou sans Romain. Maintenant, il faut trouver la bonne formule".

Une problématique adoucie par le travail accumulé depuis quatre ans par les Bleus, qui fait la "force collective" de ce groupe. "Ça ne doit pas le déstabiliser même si Romain était le numéro 10 de cette Coupe du monde" a souligné Vincent Clerc pour Radio France. Mais Guy Accoceberry n'oublie pas de faire remarquer que "le groupe va prendre un petit coup derrière la tête". Reste désormais à voir qui remplacera celui qui était titulaire lors des victoires face aux All Blacks, l'Afrique du Sud, l'Australie, l'Irlande ou même l'Angleterre à Twickenham.

Matthieu Jalibert : la suite logique et la folie en plus ?

Depuis deux ans, l'ouvreur de l'Union Bordeaux-Bègles s'est imposé comme le numéro deux au poste en équipe de France. Décisif lors de la dernière tournée de novembre, notamment face à l'Australie, il propose un profil un poil plus offensif que Romain Ntamack. Fantasque et imprévisible, il occupait jusqu'ici un rôle de finisseur qui lui sied à merveille, face à des équipes usées par le déroulé des matchs. Avec 24 sélections, il demeure un joueur expérimenté et rompu aux joutes internationales.

Parfois trop joueur, il reste un élément de classe mondiale, capable de débloquer nombre de situations. En pleine forme et en confiance, il peut être le facteur X des Bleus. Sa complémentarité avec Maxime Lucu, Yoram Moefana ou Louis Bielle-Biarrey sur les lignes arrières est un atout, même si ces trois éléments sont plutôt des joueurs de rotation. Défensivement, il faudra néanmoins que le Bordelais augmente le curseur.

Antoine Hastoy : un "Ntamack bis" ?

Avec trois sélections au compteur, le Rochelais n'affiche pas la même expérience internationale que Matthieu Jalibert. Mais si, en début de saison dernière, l'ancien Palois ne comptait aucun match de coupe d'Europe, il a depuis remporté la compétition avec La Rochelle et ses performances ont épaté pour un novice. En Top 14, il a aussi réalisé une année pleine qui l'a fait franchir un palier. Titulaire à 26 reprises en 28 rencontres cette saison, il s'est imposé comme le titulaire indiscutable chez le champion d'Europe.

Surtout, il semble avoir un style de jeu proche de celui de Romain Ntamack. Gestionnaire, distributeur, mais capable de transpercer le rideau adverse ou de coups de génie, son profil colle pour la succession du Toulousain. Mais son inexpérience à ce niveau pourrait le pousser à prendre moins de risques et jouer avec le frein à main. À noter tout de même que sa complémentarité avec Jonathan Danty ou certains membres du pack comme Uini Atonio ou Grégory Alldritt peut jouer en sa faveur.

Thomas Ramos : mieux qu'une roue de secours ?

Il faut le préciser d'entrée : voir Thomas Ramos entamer la Coupe du monde dans la peau du n°10 titulaire des Bleus serait bien curieux pour un joueur amené à prendre le poste d'arrière. Toutefois, ses qualités à un poste qu'il a déjà beaucoup pratiqué, et sa complémentarité avec Antoine Dupont, sont des atouts non négligeables. Et s'il paraît compliqué de le voir prendre l'ouverture de l'équipe de France d'entrée, le voir s'y replacer l'est beaucoup moins, comme samedi 12 août face à l'Ecosse, après la sortie de Romain Ntamack.

Toujours est-il que le Toulousain a des repères dans la ligne de trois-quarts française et que sa polyvalence est un atout à prendre en compte au moment de choisir la composition du banc de touche et du nombre d'arrières à s'y asseoir. Ses interventions défensives parfois trop justes ou à contre-courant pourraient jouer en sa défaveur. Melvyn Jaminet semble, dans une moindre mesure, s'inscrire lui aussi dans ce registre.

Antoine Dupont : le coup de poker ?

Comme pour Thomas Ramos, il n'est pas vraiment question de voir Antoine Dupont changer de poste à un mois du Mondial et lâcher son numéro 9 fétiche pour remplacer son compère toulousain. Le demi de mêlée restera évidemment à son poste habituel. Une nouvelle fois, ce sont les ajustements en cours de match qui pourraient amener le Haut-Pyrénéen à passer à l'ouverture, ainsi que le fait qu'il ait déjà occupé ce poste en club. Avec réussite.

Face à l'Ulster en coupe d'Europe, en 2022, c'est lui qui avait permis aux siens de se qualifier alors qu'il était positionné en 10. Depuis, l'expérience s'est répétée et si elle ne semble pas l'option prioritaire tant le capitaine des Bleus est important derrière son pack, l'idée ne peut être mise de côté. D'autant que Maxime Lucu, réduit à jouer une petite dizaine de minutes tout au plus, peut assurer le relais sur une plus longue période, lui qui ne déçoit pratiquement jamais lorsque l'on fait appel à lui.

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