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Open d'Australie : les autorités annulent le visa de Novak Djokovic, faute de preuves justifiant son exemption médicale

Le numéro 1 mondial, dont le statut vaccinal est inconnu, a passé la nuit à l'aéroport de Melbourne et est prié de quitter le pays. 

Article rédigé par franceinfo: sport, Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le Serbe Novak Djokovic, le 22 octobre 2020, à Belgrade.  (ANDREJ ISAKOVIC / AFP)

Après deux jours d'un improbable imbroglio, Novak Djokovic s'est vu refuser l'entrée sur le territoire australien par les autorités du pays, mercredi 5 janvier. Une décision qui oblige le Serbe à quitter le pays. L'information a été confirmée par le ministre australien de la Santé, Greg Hunt dans l'émission "Sunrise". "En analysant l'intégrité et les preuves derrière l'exemption médicale, le visa a été annulé", a-t-il ajouté. Le joueur serbe a fait appel de la décision devant la cour de Victoria.

Depuis l'annonce, mardi 4 janvier, d'une exemption médicale accordée au numéro 1 mondial pour lui permettre de participer au tournoi, la polémique autour de cette décision ne faisait qu'enfler.

Face à un tel retentissement, qui a dépassé le seul cadre sportif, le directeur de l'Open d'Australie Craig Tiley, puis le Premier ministre Scott Morrison, ont tous deux exhorté, mercredi, Novak Djokovic de dévoiler la raison de la "dérogation médicale" lui permettant de participer au premier Grand Chelem de l'année. Le Serbe n'a jamais répondu à cette demande.

Imbroglio politique autour du visa 

La polémique a continué d'enfler, mercredi, avec la prise de parole de Jaala Pulford, membre du gouvernement de l'Etat de Victoria sur Twitter. La ministre de l'emploi a ainsi expliqué que l'Etat ne fournirait pas de visa au Serbe, en renvoyant la responsabilité sur l'Etat australien. 

Ces déclarations et prises de positions s'incrivent dans un contexte politique particulier. Si l'Etat de Victoria est dirigé par le Parti travailliste, l'Etat fédéral est lui majoritairement aux mains des Conservateurs. Jaala Pulford fait donc partie de l'opposition. 

"Le gouvernement fédéral a demandé si nous allions soutenir la demande de visa de Novak Djokovic pour entrer en Australie. Nous ne fournirons pas de soutien à la demande de visa individuelle de Novak Djokovic pour participer à l'Open d'Australie 2022". Puis d'ajouter : "Nous avons toujours été clairs sur deux points : les approbations de visa sont du ressort du gouvernement fédéral, et les exemptions médicales sont du ressort des médecins."

Finalement, le visa du Serbe a été annulé, mercredi soir. Greg Hunt, le ministre australien de la Santé, a confirmé que Novak Djokovic n'avait pas fourni "les preuves appropriées" pour entrer dans le pays. Ses chances de prendre part au premier tournoi du Grand Chelem de la saison s'amenuisent fortement. L'appel de ses avocats auprès de la cour de Victoria reste son unique espoir.

D'un tournoi de tennis à une crise diplomatique

Outre la situation entre Novak Djokovic et les autorités australiennes, le cas de la star serbe a viré à la crise diplomatique entre les deux pays. Icône dans la nation des Balkans, Djokovic a reçu un soutien appuyé du président de la Serbie Aleksandar Vucic. Le dirigeant a accusé l'Australie de "mauvais traitement" envers le joueur, détenu à la douane sans contact avec l'extérieur. Vucic a clamé avoir pu joindre au téléphone son illustre concitoyen, avant d'assurer sur Instagram que "toute la Serbie était avec lui".

"Les autorités prenaient toutes les mesures nécessaires pour que le mauvais traitement du meilleur joueur de tennis du monde cesse aussitôt que possible, avait-il ajouté. En accord avec les standards du droit international, la Serbie se battra pour Novak Djokovic, pour la justice et pour la vérité. Novak est fort, comme tout le monde le sait".

Le père du numéro un mondial s'est à son tour ému, réclamant "l'accueil qu'il mérite" à son retour, tout en proclamant que cette affaire n'était pas seulement "un combat pour Novak, mais un combat pour le monde entier, un monde de liberté".

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