Cet article date de plus de deux ans.

Tour de France 2022 : particulièrement touchée par le Covid-19, l'équipe AG2R Citroën découvre la vie à trois sur la Grande Boucle

Avec les abandons de Mikaël Cherel et d’Aurélien Paret-Peintre, tous les deux testés positifs au Covid-19, mardi, l'équipe AG2R-Citroën poursuit le Tour de France avec seulement trois coureurs. 

Article rédigé par Hortense Leblanc - De notre envoyée spéciale
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Bob Jungels, Benoît Cosnefroy et Stan Dewulf sur le podium de départ du Tour de France 2022, à Saint-Gaudens (Haute-Garonne), le 20 juillet. (DAVID PINTENS / BELGA MAG / AFP)

Alors que trois de ses coureurs (Ben O'Connor, Geoffrey Bouchard et Oliver Naesen) avaient déjà quitté la route du Tour de France, en raison de chutes ou de tests positifs au Covid-19, l'histoire s'est répétée, mardi 19 juillet, pour l'équipe AG2R Citroën. Les Français Mikaël Cherel et Aurélien Paret-Peintre ont été forcés de faire leurs valises. Ces deux nouveaux départs contraignent la formation française à adapter ses stratégies pour ses trois coureurs encore en course. 

"Vous ne pouvez pas imaginer la frustration d'un directeur sportif qui doit annoncer à deux de ses coureurs, qui sont en pleine santé et en pleine forme, qu'ils ne prennent pas le départ", regrette, dépité, Julien Jurdie. "C'est un sport individuel qui se pratique en équipe, alors évidemment une osmose s'était créée depuis le départ au Danemark, raconte-t-il. Les coureurs avaient fait une préparation ensemble au Sierra Nevada, il y a un état d'esprit qui se crée..."

"Pas un Grand Tour comme on l'imagine"

Dans le bus de l'équipe, des places se sont libérées. "C'est vide. Le bus, à table, à l'hôtel, ce n'est pas un Grand Tour comme on l'imagine, explique le coureur français Benoît Cosnefroy. Les moments de vie sont différents, mais on essaye de garder le sourire et de se battre pour les copains qui ont dû rentrer à la maison."

Sportivement, la donne a également changé pour l'équipe AG2R Citroën. A trois, les coureurs de Julien Jurdie ne peuvent plus être des acteurs de la course. "On ne doit pas faire d'efforts pour provoquer les choses, on doit plutôt être dans l'accompagnement, rester attentifs, pour placer Bob Jungels dans l'échappée". Vainqueur sur la neuvième étape à Châtel, le Luxembourgeois est devenu le leader par procuration de la formation française après le départ de Ben O'Connor.

Quinzième au classement général, il a une position à protéger. "Avec seulement trois coureurs, j'ai imposé que Bob ne se retrouve pas seul dans le peloton, parce qu'il faudrait qu'il aille tout seul chercher les bidons et qu'il se remonte tout seul dans les cols", affirme Julien Jurdie.

Le directeur sportif découvre également une nouvelle façon de travailler. Le briefing s'avère notamment différent chaque matin. "Ça renforce l'importance de la communication et des messages à faire passer aux coureurs, raconte-t-il. La solution de facilité, c'est de se dire qu'on est trois, qu'on a gagné une étape, donc on finit comme on peut jusqu'à Paris. Ce serait vraiment un mauvais message à envoyer aux coureurs, donc au contraire, dans mon briefing, je leur dis de croire en leurs rêves et de ne pas tomber dans cette facilité".

Julien Jurdie espère tout de même peser encore sur la course. "On se doit d'être agressifs. L'histoire n'en sera que plus belle si on arrive à gagner une étape", assure le directeur sportif, encore ambitieux.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.