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Tuerie de Toulouse : la piste d'anciens militaires néonazis s'estompe

La piste de trois ex-parachutistes, renvoyés de leur régiment en 2008 pour activités néonazies, n'est plus privilégiée par les enquêteurs.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'entrée du 17e régiment du génie parachutiste à Montauban, le 16 mars 2012. (ERIC CABANIS / AFP)

La piste de trois ex-militaires aux opinions néonazies n'est "plus privilégiée" dans l'enquête sur les tueries perpétrées ces derniers jours à Toulouse et Montauban, affirme l'AFP mardi 20 mars, citant une source policière.

Lundi, Le Point.fr avait établi un lien entre ces attaques et une vieille affaire de parachutistes néonazis. "Trois hommes, dont l'un se serait déjà manifesté, sont actuellement recherchés : des anciens militaires du 17e RGP", affirmait le site de l'hebdomadaire. Le 17e RGP de Montauban, auquel appartenaient les deux militaires tués le 15 mars dans cette ville, avait été le théâtre, comme l'ont souligné Le Point et Le Canard enchaîné, de démonstrations nazies de la part de trois de ses militaires, dénoncés à leur hiérarchie par un autre qui a depuis quitté l'armée. 

Mais, selon la source policière de l'AFP, la piste de militaires aux opinions "plus ou moins néonazies", qui a figuré "parmi d'autres hypothèses", n'a "pas été retenue" et "n'était plus privilégiée en l'état des investigations".

Le procureur de Paris, François Molin, a temporisé dans l'après-midi : "Contrairement à ce qui a été dit, aucune piste n'est abandonnée. Aucune piste ne sera abandonnée, toutes seront approfondies."

Les militaires ont-ils été entendus ?

Plus tôt dans la journée, l'agence Reuters affirmait que ces trois anciens parachutistes, renvoyés de leur régiment en 2008 pour activités néonazies, auraient été mis hors de cause. D'après cette même agence de presse, et selon des informations recueillies par FTVi, deux d'entre eux ont été entendus dans la nuit de lundi à mardi par les enquêteurs. Le troisième se serait présenté spontanément à la police quelques jours plus tôt.

Toutefois, une source dans la haute hiérarchie policière, interrogée par Le Monde, a démenti que deux des militaires aient été interrogés pendant la nuit.

Nathalie Guibert, journaliste du Monde spécialiste des questions de défense, a confirmé sur Twitter l'abandon de cette piste et affirmé qu'il n'avait pas été nécessaire de les entendre, sans citer sa source :

 

Le procureur François Molins a déclaré qu'il n'y avait eu aucune garde à vue dans l'enquête sur les fusillades de Toulouse et Montauban, mais que les enquêteurs avaient conduit "des centaines d'auditions".

Des vérifications innombrables

"Plusieurs vérifications [sont] toujours en cours", a affirmé la source policière de l'AFP mardi après-midi. Elles visent à "ouvrir des portes - et donc des vérifications - sur la base de témoignages qui arrivent, nombreux", mais aucune "n'avait été déterminante" à ce stade.

Le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, a rappelé mardi matin sur Europe 1 que des "milliers de vérifications (…) ont déjà été faites" dans cette enquête mobilisant quelque 200 policiers en permanence. "Effectivement, des enquêtes ont lieu sur des militaires qui ont pu être chassés de l'armée et qui pourraient avoir à l'esprit un désir de revanche (...), qui ont pu exprimer des opinions néonazies, ça c'est vrai, a ajouté le ministre. C'est une piste, mais parmi d'autres, elle n'est pas spécialement privilégiée."

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