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Ce que l'on sait de la tuerie en Haute-Savoie

Quatre personnes ont été retrouvées mortes, tuées par balles sur le parking d'une route forestière, en Haute-Savoie. Une fillette de 8 ans a aussi été "violemment frappée". Sa sœur de 4 ans est "saine et sauve".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le procureur Eric Maillaud, lors d'une conférence de presse à Annecy, le 6 septembre 2012, après la tuerie à Chevaline (Haute-Savoie). (JEAN-PIERRE CLATOT / AFP)

FAITS DIVERS – Les enquêteurs n'écartent aucune piste au sujet de la tuerie de Chevaline, en Haute-Savoie. Quatre personnes ont été tuées par balles sur le parking d'une route forestière sur les hauteurs du lac d'Annecy, mercredi 5 septembre : le conducteur du véhicule, deux passagères, et un cycliste qui passait sur les lieux au moment de la tuerie. Une fillette de 8 ans est dans un état grave et une autre, âgée de 4 ans, a été retrouvée dans la nuit saine et sauve, cachée dans la voiture. FTVi récapitule les éléments connus dans cette affaire.

Qui sont les victimes ?

L'homme était à l'avant du véhicule et les deux femmes sur les places arrière. "Les trois corps retrouvés dans la voiture pourraient être le père, la mère et la grand-mère. C'est en tout cas la composition de la famille telle que décrite par les occupants britanniques du camping de Saint-Jorioz qui ont signalé leur disparition mercredi soir", a précisé le lieutenant-colonel Benoît Vinnemann. Les victimes étaient en vacances dans ce camping situé sur les bords du lac d'Annecy.

Le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, est pourtant resté extrêmement prudent quant à l'identité des victimes, jeudi 6 septembre lors d'une conférence de presse. Il s'est borné à indiquer que le propriétaire du véhicule avait été identifié grâce à la plaque d'immatriculation. Il a aussi confirmé que le passeport de cet homme était bien celui qui avait été présenté à l'accueil du camping.

Le nom du propriétaire du véhicule, Saad Al-Hilli, a été révélé à l'AFP par deux sources proches de l'enquête. Agé de 50 ans, il habitait avec sa famille dans la grande banlieue sud de Londres (Royaume-Uni), à Claygate. Selon le Telegraph, la mère serait aussi âgée de 50 ans et la grand-mère aurait 77 ans.

A l'intérieur du véhicule, deux passeports ont été retrouvés : l'un est irakien, l'autre, qui appartiendrait à la femme la plus âgée, est un passeport suédois, a indiqué le procureur. Stockholm a confirmé que cette personne était de nationalité suédoise. 

Eric Maillaud a également affirmé que le cycliste retrouvé mort non loin de la scène, Sylvain Mollier, était un père de famille sans lien apparent avec les protagonistes de ce drame. "Il semble que ce soit simplement un cycliste qui soit venu pédaler sur cette route", a-t-il indiqué.

Deux fillettes ont survécu au drame

La petite fille de 8 ans retrouvée à proximité du lieu du crime, a été plongée en coma artificiel et doit être réopérée, mais son pronostic vital n'est plus engagé, a déclaré le procureur. Elle aurait été frappée très violemment au visage.

Une autre petite fille, âgée de 4 ans, a été retrouvée huit heures après la fusillade, prostrée dans la voiture. Couchée sur le plancher arrière, sous les jambes des deux femmes tuées, dissimulée par une jupe et de nombreux sacs de voyage, elle n'a été découverte qu'à l'arrivée des techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (l'IRCGN), venus de Paris. "Sur le plan physique, elle va très bien", a indiqué le procureur. Elle a été hospitalisée dans un service pédopsychiatrique et reste très choquée. Elle a néanmoins commencé à parler et, si son état le permet, pourrait être entendue prochainement.

Pour tenter d'éteindre la polémique sur le temps mis à la retrouver, le procureur de la République a affirmé que les enquêteurs n'avaient su qu'à 23 heures, grâce au témoignage d'un occupant du camping, que le groupe comptait deux fillettes et non une seule.

Quels sont les éléments connus de l'enquête ?

La scène du crime a été découverte mercredi vers 15h50 par un cycliste britannique, un ancien de la Royal Air Force, qui a donné l'alerte. "Ce qui est sûr, c'est qu'on voulait tuer", a sobrement affirmé le procureur de la République. Le procureur s'est refusé à privilégier toute hypothèse, même si l'absence de balles perdues dans la carrosserie laisse penser à un travail de professionnel.

Les quatre victimes ont reçu au moins une balle en pleine tête. "On penche vers l'usage d'un pistolet automatique", a-t-il indiqué, ajoutant qu'une "quinzaine de douilles" avaient été retrouvées à proximité du véhicule. Aucun impact de balles n'a été relevé sur la carrosserie, mais seulement sur certaines vitres.

Les gendarmes enquêtent aussi au camping Le Solitaire du lac, à Saint-Jorioz, où séjournait la famille, et dont le propriétaire a interdit l'accès à la presse. 

"Sur les raisons de ce drame horrible, on n'en sait rien. Ce ne sont que des conjectures. On ne sait absolument pas pourquoi ces personnes sont mortes à cet endroit", a expliqué le procureur. "Nous n'avons malheureusement aucune piste", a-t-il répété, interviewé par David Pujadas au 20 heures de France 2.

De son côté, la police britannique s'est rendue jeudi au domicile présumé de la famille. Les médias britanniques y vont de leurs hypothèses. The Independent et le Mirror évoquent la possibilité d'un braquage qui aurait mal tourné, tandis que The Telegraph parle de meurtres prémédités. Les victimes pourraient aussi être des témoins gênants. Les enquêteurs n'ont pour l'heure validé aucune piste.

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