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Turquie : debout, immobile, un homme défie le pouvoir place Taksim

Avec cette action, ce chorégraphe a contourné l'interdiction de rassemblement des autorités turques. Jusqu'à ce que la police le déloge.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le chorégraphe Erdem Gunduz s'est tenu debout plusieurs heures dans la nuit du lundi 17 au mardi 18 juin 2013, place Taksim à Istanbul (Turquie). (MARCO LONGARI / AFP)

Il se tient debout sur la place Taksim d'Istanbul. Muet, le regard fixe, il ne bouge pas depuis des heures. Son action pacifique, sur cette place interdite au rassemblement par les autorités turques, intrigue et fascine les centaines de personnes qui l'observent, ainsi que la police.

L'homme est arrivé dans la soirée du lundi 17 juin, à la nuit tombée, et s'est planté au milieu de la place, à quelques dizaines de mètres du parc Gezi. Ce berceau de la contestation du Premier ministre est solidement gardé par des dizaines de policiers depuis l'opération des forces de l'ordre, samedi soir. Elles ont vidé l'endroit à coups de gaz lacrymogènes et de canons à eau de ses milliers de manifestants.

Cinq heures plus tard, l'homme est toujours là, les mains dans les poches, un sac et des bouteilles d'eau à ses pieds. Il fixe l'immense portrait du fondateur de la Turquie moderne, Mustafa Kemal Atatürk, accroché au sommet de l'ancien centre culturel.

"L'homme à l'arrêt" sur les réseaux sociaux 

La nouvelle de cette "mobilisation" se propage à grande vitesse sur les réseaux sociaux. Elle porte un nom sur Twitter, #Duranadam (qui signifie "l'homme à l'arrêt"). Des centaines de personnes affluent pour voir l'auteur de cette action, inédite à Istanbul. Elle vise à contourner l'interdiction de manifester, tout en occupant la place Taksim. L'homme s'appelle Erdem Gunduz. Ce chorégraphe stambouliote est aidé par ses amis qui empêchent les centaines de personnes présentes de s'approcher de lui et le ravitaillent en eau.

Progressivement, une chaîne humaine forme un immense cercle autour de lui. Son action a fait des émules : une poignée de jeunes se tiennent désormais debout à ses côtés, et fixent Atatürk. Mais rapidement, la police décide de mettre un terme à cette action. Des dizaines d'agents affluent sur la place.

"L'homme à l'arrêt" a eu le temps de partir, entouré de dizaines de personnes. 

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