Des nouveaux radars pour flasher en toute discrétion
Capables de photographier en roulant, ils entreront en vigueur à partir du 15 mars dans une vingtaine de départements français, a annoncé la Sécurité routière.
Ils sont capables de photographier sans flash visible et en roulant, sans se faire repérer. Les radars mobiles de nouvelle génération ont été dévoilés jeudi 28 février. Ils entreront en vigueur à partir du 15 mars dans une vingtaine de départements français, a annoncé la Sécurité routière. Leur vocation : remplacer progressivement les appareils déployés entre 2004 et 2005.
L'appareil
Contrairement aux radars fixes ou mobiles plus anciens, cette nouvelle génération, capable de photographier en mouvement, sera invisible. Embarquée discrètement à bord d'une voiture banalisée, l'antenne radar est cachée derrière la plaque d'immatriculation du véhicule banalisé, conduit par deux officiers qui seront en uniforme. Le relevé de vitesse fonctionne à l'infrarouge. Le flash, fixé près du pare-chocs avant, indique Le Parisien, est donc invisible.
"La nouveauté, c'est que ces radars vont effectuer des contrôles à partir de véhicules insérés dans le flot de circulation. L'objectif est de se fondre parmi les automobilistes", explique Aurélien Wattez, chef du département du contrôle automatisé à la Sécurité routière. Au total, 300 véhicules équipés de ces nouveaux engins devraient être mis en service d'ici à trois ans, sur un rythme de 100 par an. Pour l'instant, ils contrôleront les conducteurs qui les doublent. Mais dès cet été, les voitures équipées contrôleront également la vitesse des véhicules roulant en sens inverse.
L'objectif
Ces nouveaux radars vont venir s'ajouter aux radars automatiques et aux dispositifs mobiles. Selon Le Parisien, la Sécurité routière estime que 75% des vies épargnées sur la route depuis dix ans l'ont été grâce à ce déploiement d'appareils. "Avec les radars automatiques, on est passé de 8 000 décès en 2002 à 3 645 l'an dernier", explique Frédéric Péchenard, délégué interministériel à la Sécurité routière.
Et depuis 2003, les radars automatiques ont contribué à une baisse des vitesses moyennes de plus de 10 km/h. "Cela représente 45 à 50% de morts en moins à cause de la vitesse. Mais certaines personnes n'ont pas évolué autant que la plupart des usagers, donc on est là pour cibler cette population", affirme Aurélien Wattez. "Il reste une minorité de gens qui ne respectent les limitations que là où il y a un radar fixe. Ce système est là pour leur rappeler qu'il faut respecter les vitesses partout et pas uniquement là où c'est signalé." Ces radars mobiles et invisibles complètent ainsi l'arsenal de lutte contre les excès de vitesse, responsables de 26% des accidents mortels, soit environ 1 000 tués chaque anné, selon la Sécurité routière.
Les limites
"Avec ces radars mobiles, une marge d'erreur de 10% est retranchée systématiquement pour le véhicule roulant à plus de 100 km/h, soit deux fois plus que pour un radar stationnaire (5%)", explique Le Parisien. De ce fait, seuls les excès de vitesse conséquents seront détectés. Par exemple, sur autoroute, où la vitesse est limitée à 130 km/h, un automobiliste qui roule à 138 km/h ne sera pas repéré, car la vitesse retenue est égale à 124 km/h (138 moins 10%). En revanche, le même automobiliste photographié à 146 km/h sera verbalisé avec une vitesse retenue de 131 km/h (146 moins 10%). En clair, alors que les petits excès de vitesse passeront à la trappe, "ce dispositif vise clairement les chauffards. On cherche à lutter contre les grands excès de vitesse", justifie Aurélien Wattez.
Par ailleurs, il n'enregistrera "les contrevenants que par l'arrière", dans un premier temps. Cela laissera la porte ouverte aux contestations car avec le flash à l'arrière, c'est au ministère public de prouver qui le contrevenant conduisait sa voiture au moment de l'infraction. "Si l'automobiliste se rebiffe, il devra ainsi payer l'amende, mais aucun point ne pourra lui être retiré sur son permis de conduire", prévient Le Parisien. Pour un avocat spécialisé dans la défense des automobilistes, il ne s'agit que d'un "effet d'annonce pour donner la fausse impression que la vitesse sera surveillée partout et tout le temps".
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