Nécrologies : comment couvrir la mort d'une personnalité publique ?
Caroline Thebaud, rédactrice en chef en charge des éditions spéciales et des prévisions, explique la façon dont France Télévisions organise la couverture des décès de personnalités publiques, dans le cadre de notre rubrique Transparence.
"Quand on apprend le décès d'une personnalité, comme Jean-Marie Le Pen récemment, la première chose que l'on fait, évidemment, c'est vérifier l'information", explique-t-elle. Que celle-ci arrive via une dépêche de l’AFP, des proches ou des membres de son équipe, parfois même de la famille directement : "On va immédiatement vérifier l’information." Une fois celle-ci vérifiée, "on va diffuser tout de suite sur franceinfo, sur les réseaux, mais aussi dans nos éditions, l’ensemble des sujets autour de ces personnalités." Ces sujets, constitués à partir d’archives, ce sont les "nécrologies", les "nécros". Il y en a environ 120 disponibles à l'heure actuelle.
"Ces nécros, on les fait sur les personnes qui ont marqué l’Histoire, ou qui marquent notre société par leur fonction ou leur statut, en France ou à l’étranger, du monde politique, économique, artistique…" La journaliste admet qu’il s’agit d’une thématique sensible : "On se doit d’être prêt et d’avoir vérifié nos informations avant de les diffuser."
« Dans les nécros, il y a des personnes souffrantes comme des gens en très bonne santé. Le but est d’être prêts au moment de leur disparition. »
Caroline Thebaud, rédactrice en chef en charge des éditions spéciales et des prévisionsfranceinfo
"On se doit également de récupérer le plus d’archives possible, donc on travaille avec l’Institut national de l’audiovisuel (INA), qui archive toutes nos images, pour aller récupérer des extraits de discours, de films, de reportages, afin de monter ces sujets plusieurs mois ou plusieurs semaines à l’avance." Parfois, il est nécessaire de réaliser plusieurs sujets sur une même personne : "C’était le cas de Bernard Tapie, homme politique, homme d’affaires, dirigeant de club sportif, chanteur, acteur… Plusieurs sujets sont nécessaires pour traiter plusieurs angles, sans oublier les zones d’ombre de certaines personnalités complexes." Il ne s’agit pas d’être exhaustif selon la journaliste, mais d’être quand même "complets et équilibrés."
"Le jour de la disparition, ces sujets vont être diffusés tels quels, ou bien amendés, complétés par des éléments du jour J." D'autres sujets sont réalisés entièrement à partir de réactions obtenues le jour même. "Les réactions de proches ou d'anonymes ne sont jamais tournées à l'avance", souligne Caroline Thebaud.
Regardez l'intégralité des explications de Caroline Thebaud dans la vidéo ci-dessus.
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