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Var : Le château de Berne au cœur de polémiques

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L'Oeil du 20h : Un château et des polémiques
Article rédigé par L'Oeil du 20 heures
France Télévisions
Le milliardaire britannique Mark Dixon a investi depuis plusieurs années dans quatre domaines viticoles varois, pour produire du rosé et faire de l'hôtellerie de luxe. Défrichage illégal, constructions non autorisées en zone naturelle protégée, installation de bassine d'irrigation contestée... La liste des griefs contre le groupe MDCV est de plus en plus longue pour les riverains et collectivités concernées.

Posséder un vignoble en provence, c’est le rêve de nombreuses grandes fortunes. Le milliardaire britannique Mark Dixon ne fait pas exception. En quelques années, il a racheté quatre domaines dans le Var, dont le Château de Berne, dans l’arrière pays.

Une propriété qu'il s’est offerte en 2007, pour une valeur estimée à 20 millions d’euros et labellisée "Relais et châteaux".

Depuis, le domaine a cherché à élargir son offre d'hôtellerie à Lorgues, au cœur d'une zone naturelle, soumise à des règles strictes. Selon certains riverains, ses projets ne respecteraient pas tous les règles environnementales et d’urbanisme.

Dans un petit quartier résidentiel situé sous les pins protégés, quatre villas ont été rachetées et transformées. Des maisons qui jouxtent la propriété de Michel*, qui vit ici depuis une quinzaine d'année.

Je suis encerclé par les villas. La première a été surélevée. Avant quand j’étais sur ma terrasse, je voyais la forêt. Maintenant je vois un mur et un toit."

Michel, voisin

Michel assigne le domaine en justice pour les nuisances qu’il dit avoir subi pendant les travaux pour lesquels aucune demande de permis n’aurait été déposée, selon lui.

Des villas avec piscine - dont les surfaces habitables auraient été presque multipliées par deux - sont aujourd’hui louées à près de 900 euros la nuit. 

Aujourd’hui ils font du commerce sur une structure qui n’est pas autorisée, sachant forcément qu’en zone naturelle ils n’auraient jamais eu les autorisations pour faire ces agrandissements.

Michel

Le château de Berne dément avoir commis une infraction au code de l’urbanisme : "Il ne s’agit pas d’agrandissement. Nos travaux ont porté sur des surfaces existantes", explique t-il.

Sur la parcelle voisine, Dan Hamon vient lui aussi d’entamer une procédure en justice. En son absence, son terrain a été déboisé par des prestataires du domaine de Berne.

"Ici, c'était la forêt avant, complète, avec des pins maritimes, des chênes... maintenant tout est ravagé. Les arbres ont été coupés puis broyés à la machine." déplore t-il. 

Dan Hamon estime avoir perdu 1 hectare et demi de forêt et réclame réparation. Le propriétaire du château de Berne, lui, plaide une "erreur" d’un prestataire et assure que le dossier est entre les mains des assureurs respectifs. Le château ajoute : “Quelques voisins sont de toute évidence motivés par des considérations financières totalement disproportionnées”.

Mise en demeure et condamnation

Ce n’est pas la première fois que le château de Berne fait parler de lui. 

En 2021, la justice le condamne à une amende de 500 000 euros pour avoir défriché cinq hectares d’une réserve naturelle de la plaine des Maures, où vivaient des tortues d’Hermann. Une condamnation confirmée en appel. Le château de Berne s’est depuis pourvu en cassation et renvoie la faute sur “un prestataire peu scrupuleux”.

A Lorgues, le maire déplore aujourd’hui l’attitude du château. Il a signalé plusieurs infractions en préfecture concernant les villas mais il redoute que les sanctions encourues ne soient pas assez dissuasives.

Est-ce qu’on se sent impuni parce que le jugement qu’on a eu n'était pas à la hauteur des dégâts commis ? C’est la question ! Aujourd’hui quand on a des moyens, des gros moyens même, on se le paye, on se l’achète le droit !

Claude Alemagna, maire LR de Lorgues, Var

Dernier projet au cœur d’une polémique : la construction de ce bassin d’irrigation, sur la commune voisine de Flayosc. Pour le château c’est un projet innovant et éco responsable pour récolter les eaux usées et de pluie, afin d’irriguer les terres. 

Le collectif de riverains "Eau Voleurs" en doute. 

Ce n'est pas un bassin collinaire, il est construit en partie haute, nous ne voyons pas comment ils peuvent recevoir des eaux de ruissellement. Ils ne peuvent que le remplir de l’extérieur. La présence d'un forage à proximité renforce nos doutes.

Patrick Le Floch, collectif Eau Voleurs

Le château précise avoir reçu l’autorisation pour construire ce bassin mais selon la maire de Flayosc il n’aurait néanmoins pas été creusé sur la bonne parcelle. 











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